Tunisie – Normalisation : « Les normes ne sont ni un obstacle ni un niveau d’excellence »

M. Aymen Mekki, directeur général de l’INNORPI, a indiqué, lors de la conférence
de presse du 6 février 2010, que 12.103 normes tunisiennes ont été adoptées dans
le cadre de 129 comités spécialisés. 84% de ces normes concernent le secteur
industriel, dont les Industries Mécaniques et Electriques et les industries
chimiques ont une part de 53%. Ils sont suivis par le secteur BTP (14%), les
industries agroalimentaires (11%), les TIC (8%), la santé (4%), l’environnement
(4%). M. Mekki a affirmé que, dans le but de faciliter l’accès à l’information,
l’INNORPI a préparé neuf groupes de normes numérisées dans le secteur BTP afin
qu’elles soient une référence pour les acheteurs publics.

Participer à l’élaboration des normes…

Au plan européen, le responsable a souligné que 3.000 normes ont été adoptées,
couvrant le secteur des industries mécaniques et électriques et le secteur
BTP,
dans le cadre d’une convention de reconnaissance mutuelle avec l’Union
Européenne.

M. Mekki a signalé que les normes ne devraient pas perçues comme un obstacle par
les PME parce qu’il s’agit d’un nombre de critères techniques minimales. « Les
normes ne sont ni un obstacle ni un niveau d’excellence. Elles ont été élaborées
par les industriels qui ont participé à l’élaboration des projets. D’ailleurs,
notre objectif est de renforcer cette participation des professionnels »,
ajoute-t-il.

En ce qui concerne les programmes futurs, on compte atteindre 17.500 normes en
2014 et réduire le pourcentage des normes nationales de 5% à 3% afin de les
adapter aux normes internationales et encourager à l’export. La participation de
l’INNORPI dans les comités techniques des organisations internationales de
normalisation devrait augmenter pour atteindre 30 comités en 2011 contre 19 en
2009. « Nous sommes membres votants dans ces comités. Nous ne voulons plus subir
mais participer à l’élaboration des projets. Ceci permet à nos industriels
d’avoir les projets avant même leur diffusion. C’est une longueur d’avance très
importante si on veut que notre tissu industriel soit à la page de ce qui se
passe à l’international », affirme M. Mekki.

Il a ajouté que l’adoption des normes n’est qu’une étape dans le renforcement de
la productivité et donc la compétitivité de l’entreprise industrielle. Une étape
qui doit être suivi par la certification des produits, qui juge de l’application
réelle des normes par l’entreprise. En 2009, 11 nouveaux certificats tunisiens
ont été adoptés. Au 31 décembre 2009, 164 licences sont en cours de validité
ainsi que 12 nouveaux règlements de certification ont été créés.

Protéger les marques tunisiennes…

Du côté des brevets d’invention, on note une nette évolution, malgré la crise
financière internationale, soit +38% pour les brevets d’invention des résidents
(104) et +46% pour les dessins et modèles industriels. En somme, 600 brevets
d’invention ont été enregistrés dont 104 pour les résidents et 496 pour les non
résidents. Le directeur général de l’INNORPI a, ainsi, signalé que l’objectif
est de protéger les marques tunisiennes hors du pays. C’est ainsi que l’institut
a proposé l’adhésion de la Tunisie à la convention de Madrid qui protége les
marques industrielles et à la convention de Genève qui protége les dessins et
les modèles industriels. L’une des problématiques évoquées par M. Mekki est la
question de l’innovation et de l’invention comme vecteur de développement du
secteur industriel : « Nos promoteurs ne profitent pas de la base de données de
l’institut en ce qui concerne la recherche et développement. Ajoutons à cela que
nos recherches sont trop axées sur le fondamental et ne suivent pas le terrain.
Comme alternative, il serait judicieux d’exploiter les recherches dans les
autres pays ».

Pour 2010, on vise l’entrée en vigueur de la reconnaissance de la marque «
Normes Tunisiennes » avec la Libye ainsi que la reprise de la certification
biologique. M. Mekki indique que l’institut compte renforcer l’accès à
l’information au profit des promoteurs et des industriels par l’instauration
d’une médiathèque permettant l’accès gratuit à la base de données. Un nouveau
système d’information sera également mis en place afin de s’adapter aux critères
de l’organisation internationale de la propriété industrielle.