Exportateurs de tout pays, “unissez-vous!”. Si j’ai osé cet emprunt à Karl MARX,
slogan initial dont on connaît les conséquences, c’est le constat que l’on peut
faire aujourd’hui. Et quand on va à l’étranger et on visite les ambassades de
Tunisie, on est totalement épaté par la qualité de l’accueil et la disponibilité
de toute l’ambassade qui est toujours heureuse de voir un de ses compatriotes
dans ledit pays -c’est tout à leur honneur et ce aux quatre coins de la planète.
Mais -il y a toujours un mais- on sent derrière cet accueil chaleureux et
sincère une gêne liée à cette arrivée massive et désorganisée d’exportateurs de
tous poils qui, parfois, se font même concurrence.
Ce qui arrive, c’est que ce mouvement brownien ne fait que s’accentuer avec la
création de structures parfois para étatiques et même antinomiques, et ce malgré
la réputation fantastique et l’image de marque dont bénéficie notre pays qui,
d’une manière indirecte, nous favorise dans les appels d’offres et les
consultations internationales. Car la question que tout le monde nous pose dans
ces pays : “comment avez-vous fait avec peu de moyens?”
Pour revenir à la désorganisation dudit secteur, on peut le constater de visu
car il n’y a, à ma connaissance, aucune structure sérieuse d’information et
d’accueil qui permette à l’exportateur potentiel d’avoir des données pratiques
sur le pays où on va. Chacun y va de son truc, et certains réussissent, d’autres
passent aux oubliettes.
J’ai remarqué que les pays les plus organisés dans leur exportation directe ou
indirecte sont ceux qui ont créé soit des structures type
JICA ou GTZ et autres,
soit une base de données à remplir systématiquement sur le fonctionnement par
chaque voyageur à l’étranger qui, sans donner des détails sur son activité et
ses contacts, permet d’avoir des noms d’hôtel, des coûts de restauration, des
taxis, etc. J’ai découvert des pays où il n’y avait jamais de monnaie au-delà
d’une certaine valeur et ce sauf dans les hôtels, alors payer un taxi releve du
calvaire !
D’autres, notamment les Scandinaves, créent un seul label d’exportation, par
exemple dans le domaine de l’ingénierie et des services –ce qui n’est pas la
meme chose. Imaginez une structure globale tunisienne avec tous les domaines,
qui couvre aussi bien les secteurs privés que publics et ce aussi bien dans le
domaine institutionnel que technique, cela ferait une super organisation de plus
de 10.000 cadres… Mais que voulez-vous, quand la
SONEDE crée sa boîte et la
STEG crée la sienne et vont chacune de son côté, comment voulez-vous faire de
l’exportation sérieuse ?
A bon entendeur salut !