La Russie souhaiterait acheter à la France quatre navires de classe Mistral

[08/02/2010 12:41:57] PARIS (AFP)

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âtiment de projection et de commandement Le Mistral, prise le 09 mars 2006 au large de Hyères (Photo : Eric Estrade)

La France est en train d’étudier une nouvelle demande de la Russie, qui souhaiterait acquérir quatre bâtiments de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral au lieu d’un seul, a indiqué lundi un responsable du ministère français de la Défense.

“Ce ne serait plus un BPC mais quatre” demandés par la Russie et la France est “en train d’examiner la nouvelle mouture de cette demande”, a déclaré Jacques de Lajugie, directeur international de la Direction générale de l’armement (DGA) qui dépend du ministère de la Défense, lors d’une conférence de presse.

Toutefois, il s’agit pour l’instant d’une demande technique de l’état-major russe, qui n’a pas encore été formalisée au niveau politique, a-t-il précisé.

La France avait auparavant donné son accord pour la vente d’un seul de ces navires, de puissants bâtiments pouvant transporter jusqu’à 900 hommes, ainsi que des hélicoptères et des chars d’assaut, a-t-il indiqué.

Ces bâtiments combinent, sur une plate-forme unique, les fonctions de porte-hélicoptères, d?hôpital, de transport de troupes, de mise en oeuvre de moyens d?assaut amphibie et de commandement.

La réponse à cette nouvelle demande pourrait intervenir “dans les prochaines semaines”, a ajouté M. de Lajugie. Une telle décision sera prise par les plus hautes autorités de l’Etat.

La Russie est aussi en “contact avec un certain nombre de concurrents” pour l’achat de tels navires, a précisé M. de Lajugie.

Au cours d’une rencontre fin novembre avec son homologue russe Vladimir Poutine, le Premier ministre français François Fillon avait indiqué que Paris n’avait pas d’objection à cette vente, qui a en revanche soulevé l’inquiétude de la Géorgie et des pays baltes, mais aussi des Etats-Unis.

“Nous avons des questions” à poser à la France sur la vente d’un tel bâtiment à la Russie, a déclaré dimanche soir à un journaliste de l’AFP un haut responsable américain, avant l’annonce de cette nouvelle demande pour cette fois quatre bâtiments.

En décembre, des sénateurs républicains américains avaient écrit une lettre à l’ambassadeur de France à Washington pour exprimer leurs “inquiétudes” quant à “l’intention annoncée par la Russie de déployer le Mistral dans des eaux proches des côtes de pays de l’Otan”.

Ils avaient rappelé les propos d’un responsable de la marine russe indiquant qu’avec le Mistral, les troupes russes auraient pu accomplir en 40 minutes ce qu’elles ont mis 26 heures à faire en août 2008 lors du conflit avec la Géorgie.

A Moscou, le quotidien populaire Moskovski Komsomolets considérait lundi l’achat à la France d’au moins un bâtiment de classe Mistral comme acquis.

“Presque au même moment où le président (russe Dmitri) Medvedev signait la doctrine (militaire russe) où l’Otan est décrite comme notre principal ennemi, il a donné son approbation finale au contrat retentissant pour l’achat du porte-hélicoptère Mistral”, écrivait ce journal.

Ne citant pas ses sources, il affirmait que le contrat, d’un montant “de 500 à 600 millions d’euros”, pourrait être signé lors de la visite à Paris le 2 mars du président russe Dmitri Medvedev.