[10/02/2010 16:47:19] BRUXELLES (AFP)
érité en Grèce, le 10 février 2010 à Athènes. (Photo : Louisa Gouliamaki) |
Les dirigeants européens vont se retrouver sous pression jeudi lors d’un sommet à Bruxelles pour exprimer leur solidarité avec la Grèce, alors qu’un plan d’aide financier se précise en faveur de ce pays confronté à une crise budgétaire sans précédent.
Les chefs d’Etats et de gouvernements des 27 pays de l’UE se retrouvent à partir de 10H15 (09H15 GMT) à l’initiative du premier président permanent de l’UE Herman Van Rompuy. La réunion devrait durer jusque vers 16H30 (15H30 GMT), en présence du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet.
La réponse européenne à la situation en Grèce s’est imposée comme le sujet dominant de la rencontre, initialement consacrée aux moyens de mieux coordonner les politiques économiques des pays de l’UE et de relancer la croissance.
Les préparatifs en vue d’un plan d’aide de l’UE s’accélèrent car du point de vue européen il faut mettre un terme aux spéculations sur les marchés financiers contre la Grèce et l’euro, en envoyant un message rassurant.
Les ministres des Finances de la zone euro ont ainsi prévu de se réunir ce mercredi par téléconférence pour évoquer le sujet, avec le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a indiqué une source diplomatique européenne, confirmant des informations du quotidien Le Monde.
ésident de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker lors d’une conférence de presse à l’Elysée à Paris, le 14 janvier 2010 (Photo : Gerard Cerles) |
Même l’Allemagne, qui jusqu’ici paraissait la plus réticente à aider la Grèce pour ne pas créer un précédent et donner l’impression d’une “prime” aux mauvais élèves de la zone euro, a commencé à changer son fusil d’épaule.
Un responsable parlementaire du parti conservateur de la chancelière allemande Angela Merkel, Michael Meister, a indiqué que des préparatifs étaient en cours au sein du gouvernement allemand pour un plan d’aide.
L’Europe veut aussi éviter qu’une intervention du Fonds monétaire international devienne nécessaire, ce qui serait politiquement humiliant pour elle.
“On ne peut pas donner ça comme signal”, a fait valoir une source gouvernementale européenne de haut rang. Ce refus ne fait toutefois pas l’unanimité au sein de l’UE, la Suède jugeant ainsi qu’une aide du FMI ne doit pas être “taboue”.
Un diplomate européen a confirmé à l’AFP qu’il “faut trouver un moyen de mettre fin” au “cercle vicieux” de la spéculation autour de la Grèce.
Il a indiqué les Européens réfléchiraient notamment à mettre sur pieds un mécanisme de “ligne de crédit disponible qui pourrait être utilisée en cas de besoin” par les pays en difficultés. Cela reviendrait à créer une sorte d’enveloppe de prêts d’urgence accessibles pour les pays en difficulté.
Pour l’économiste Jacques Cailloux, de Royal Bank of Scotland, “avec par exemple entre 50 et 100 milliards d’euros disponibles, ce serait déjà un bon pare-choc”.
D’autres formes d’aide seraient également envisagées. Les Etats de la zone euro, ou au moins des plus importants –France et Allemagne– pourraient aussi décider d’accorder des prêts bilatéraux à la Grèce.
Il pourrait encore s’agir d’autres mécanismes d’aide commune, qui pourraient impliquer la Banque européenne d’investissement (BEI) ou comporter le versement anticipé de subventions européennes, dont la Grèce est un gros bénéficiaire.
Le traité européen interdit à la BCE d?accorder des crédits aux Etats. Mais il prévoit que les pays peuvent “accorder, sous certaines conditions, une assistance financière de l?Union” à un Etat en “difficultés”.
Le commissaire européen sortant aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, a appelé mardi les dirigeants de l’UE à apporter un “soutien clair” à la Grèce, en échange d’efforts sérieux d’Athènes pour résoudre sa crise budgétaire.