[10/02/2010 23:19:06] PLAISIR (Yvelines) (AFP)
és en grève devant le magasin Ikea de Plaisir (Yvelines), le 9 février 2010. (Photo : Pierre Verdy) |
Le bras de fer se poursuit à Ikea France: des syndicalistes passent mercredi une troisième nuit au siège français du groupe à Plaisir (Yvelines), alors que la direction exige leur départ en préalable à la tenue d’une négociation salariale reportée à jeudi.
Dans une déclaration commune mercredi, les syndicats FO-CGT-CFDT qui réclament une hausse générale des rémunérations pour les quelque 9.000 salariés du groupe employés dans 26 magasins, ont menacé d’une grève nationale samedi, jour de fréquentation maximale de la clientèle, si les propositions de la direction “restent indécentes”.
“Ce mouvement de mécontentement est historique chez Ikea” a ajouté l’intersyndicale qui affirme “tendre la perche à la direction pour négocier”.
“C’est quand ils veulent, cet après-midi (mercredi), cette nuit mais nous on est en négociation maintenant”, a déclaré devant les grévistes et la presse Marylène Laure, déléguée syndicale centrale CGT, en rejoignant l’occupation du siège social entamée lundi par sept représentants de FO.
“Nous sommes prêts à quitter les locaux si la direction entame les négociations, on ne demande qu’à partir”, a ajouté Dominique Nikonoff, délégué FO.
és d’Ikea bloquent le magasin du groupe à Plaisir dans les Yvelines, le 9 février 2010. (Photo : Pierre Verdy) |
La direction s’est pour l’instant engagée à consentir une augmentation moyenne de 1,2% sur la base de hausses individuelles ou au mérite, sans augmentation générale. Mais les syndicats réclament aussi une augmentation collective (appliquée uniformément à tous les salariés) de 4%.
De son côté, la CFTC a dit dans un communiqué “regretter que les syndicats qui occupent le siège de Ikea refusent de cesser leur action”. Le syndicat “dénonce toute forme de violence et souhaite que tout le monde retourne à la table des négociations dans l?intérêt de tous les salariés”.
La tension est montée d’un cran mercredi matin quand la direction a annoncé l’annulation d’une réunion de négociation annuelle obligatoire (NAO) sur les salaires prévue avec l’ensemble des organisations syndicales, proposant un nouveau rendez-vous “jeudi à 14H00 ou vendredi à 10H00”.
“Notre souhait est que les délégués syndicaux quittent les locaux du siège avant 21 heures mercredi, c’est la condition pour la reprise des négociations jeudi à 14 heures” a indiqué mercredi soir Pierre Deyries, directeur de la communication d’Ikea France.
Selon la direction, des perturbations en raison de débrayages ont eu lieu mercredi dans les magasins de Paris-Nord, Franconville (Val-d’Oise), Thiais (Val-de-Marne) et Saint-Priest (Rhône).
Le magasin de Plaisir, devant lequel s’étaient rassemblés une cinquantaine de salariés, a ouvert ses portes à 15H00, a constaté une journaliste de l’AFP. Les premiers clients sont entrés sous les huées des manifestants.
Dans la matinée, les grévistes s’étaient réunis devant le siège social situé à une centaine de mètres du magasin en scandant: “Une part du gâteau, on veut des négos” ou “A eux les bénéfices, à nous les sacrifices”.
“La mobilisation prend de l’ampleur”, selon Olivier Bireaud, de la fédération commerce à la CGT, qui a précisé que “des AG ont lieu dans des magasins hors Ile-de-France”.
Un mouvement de grève et des débrayages touchent depuis samedi plusieurs magasins Ikea en France.