éé le 6 octobre 2008 des logos de la Caisse d’Epargne et de la Banque Populaire à Paris. (Photo : Stephane de Sakutin) |
[11/02/2010 07:12:21] PARIS (AFP) Le président Nicolas Sarkozy a de nouveau stigmatisé les banques sur la question du crédit, alors que doit se tenir jeudi une réunion à Bercy avec leurs représentants pour faire le point sur un sujet crucial pour le redémarrage de l’économie.
“Je vais être obligé de revoir les banques parce que je suis inquiet de ce qui se passe en ce moment”, a déclaré M. Sarkozy lors d’un discours à Morée (Loir-et-Cher).
Se profile donc une huitième rencontre avec les banquiers à l’Elysée depuis le début de la crise, sans que la date en soit encore connue.
Le président s’est ému qu'”on serre la vis à une entreprises qui a des besoins de trésorerie pour quelques milliers d’euros et on fait perdre des emplois”, jugeant que “ce n’est pas acceptable”.
En matière de crédit aux entreprises, sujet vital pour la reprise, les banques font toujours état d’une demande de crédit anémiée en ce début d’année, tant à court terme qu’à long terme.
“Les entreprises restent prudentes par rapport aux crédits d’investissement et sur le crédit à court terme, la demande est modérée”, indique-t-on chez LCL.
Le président Sarkozy a pourtant dénoncé “un problème de trésorerie pour les entreprises, qui me le signalent partout sur le territoire”.
Le montant des crédits de trésorerie a bien reculé de 14,2% en 2009, mais les banques justifient ce mouvement par la baisse des stocks, le raccourcissement des délais de paiement prévu par Loi de Modernisation de l’Eéconomie (LME) et la réduction des coûts par les entreprises.
à Paris (Photo : Loic Venance) |
“Les problèmes des entreprises sont plus des problèmes de chiffre d’affaires que d’accès au crédit”, estime Gérard Rameix, médiateur du crédit.
Selon un sondage Ifop réalisé en janvier, 44% des patrons de petites et moyennes entreprises (PME) disent restreindre leurs investissements et leurs demandes auprès des banques en raison de difficultés d’accès au crédit.
Les propos du président vont tendre le climat de la réunion qui doit se tenir jeudi à Bercy.
Les banques seront reçues “pour vérifier les résultats (du crédit, NDLR) sur 2009 et comprendre ce qu’elles vont faire pour améliorer la situation en 2010”, selon la ministre de l’Economie Christine Lagarde.
Les banques, qui avaient pris l’engagement de faire progresser le montant de leurs crédits de 3 à 4%, n’ont enregistré qu’une hausse de 2,7%, alors que le crédit est resté stable en zone euro.
Pour 2010, “on va faire le point sur les engagements que vont prendre les banques pour accompagner les entreprises”, a indiqué mercredi une source gouvernementale.
En amont de la réunion, plusieurs établissements ont déjà annoncé des mesures en faveur des PME et surtout des très petites entreprises.
Pour bousculer les banques, Nicolas Sarkozy a brandi mardi la menace de la Banque Postale, qui n’est aujourd’hui pas autorisée à proposer des crédits aux entreprises.
Assise sur 275 milliards d’euros d’épargne et de dépôts à vue, pour seulement 30 milliards de crédit immobilier, l’établissement public disposerait d’une puissance de feu considérable.
Le patron de la Banque postale Patrick Werner a déjà fait état à de nombreuses reprises de son désir de pouvoir proposer l’ensemble des services d’une banque généraliste, dont le crédit aux entreprises.
Pour envisager concrètement cette perspective, Nicolas Sarkozy a demandé au président de La Poste Jean-Paul Bailly de lui faire des propositions en ce sens, selon une source gouvernementale.