Total : bénéfice net chute de 44% en raison du recul du pétrole

[11/02/2010 14:01:06] PARIS (AFP)

photo_1265880991384-1-1.jpg
énéral de Total Christophe de Margerie lors d’une conférence de presse à Paris le 11 février 2010 (Photo : Eric Piermont)

Victime de la baisse du prix du brut et de la crise du secteur du raffinage, le groupe pétrolier Total a perdu en 2009 la palme du plus gros bénéfice du CAC 40 au profit du groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis mais a promis de maintenir ses investissements malgré la crise.

Après les 13,9 milliards d’euros de 2008, un record historique en France qui avait déclenché une polémique, le bénéfice net du groupe a atteint 7,78 milliards en 2009, soit une chute de 44%, conséquence de la baisse des cours du pétrole.

Les cours du pétrole se sont établis à 61,7 dollars le baril en moyenne sur l’année 2009, soit 36% de moins qu’en 2008 où ils avaient culminé en juillet à 147 dollars.

“C’est une baisse importante liée à notre environnement. Mais Total résiste bien vis-à-vis de ses grands concurrents”, a déclaré le directeur général Christophe de Margerie, jeudi lors d’une conférence de presse.

Affecté également par l’effondrement des marges de raffinage, la performance de Total a toutefois rassuré les investisseurs.

A 14H38 (13H38 GMT), Total, première capitalisation de la place parisienne, gagnait 2,03% à 41,75 euros, dans un marché stable.

Total, qui prévoit une croissance de sa production de pétrole et de gaz de 2% par an entre 2010 et 2014, entend continuer à investir en 2010 au même niveau que celui de 2009 (13 milliards d’euros). “Surtout en amont (production) où il y a une meilleure rentabilité”, a indiqué M. de Margerie.

photo_1265876839956-1-1.jpg
ès de Dunkerque, le 9 décembre 2009 (Photo : Philippe Huguen)

Un optimisme renforcé par l’annonce jeudi de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2010, qui devrait croître de 1,8% (1,57 million de barils par jour) par rapport à 2009, tirée par les pays émergents.

Mais, pour maintenir sa bonne santé financière et le niveau du dividende (2,28 euros par action), Total va continuer à se séparer de ses actifs non stratégiques, comme sa participation dans Sanofi-Aventis, et les mythiques gants de cuisine Mapa et éponges Spontex.

“La cession à l’américain Jarden Corporation pour 330 millions d’euros devrait être clôturée fin mars”, a affirmé François Cornelis, directeur général chimie. Mapa-Spontex vend ses produits dans 80 pays et emploie 4.000 personnes dans le monde, dont 700 en France.

Mais les décisions les plus délicates restent à prendre dans le secteur du raffinage dont les surcapacités mondiales vont continuer à exister “dans les années à venir”, selon M. de Margerie.

“Le calendrier de cessions n’est pas établi car il y a plus de gens qui veulent vendre qu’acheter”, a indiqué Michel Bénézit, directeur général du raffinage et marketing.

“On n’investit pas en Arabie Saoudite pour se substituer aux raffineries européennes. Ce n’est pas de la délocalisation, c’est de l’adaptation”, a plaidé M. de Margerie.

La reprise “des négociations” sur l’avenir de la raffinerie des Flandres, près de Dunkerque (Nord), arrêtée depuis le mois de septembre et qui emploie 370 personnes, aura lieu “dans les prochains jours”, a annoncé M. de Margerie alors que les syndicats de Total appellent à faire grève à partir du 17 février

Déterminé à devenir un “énergéticien global”, Total espère pouvoir “sortir dans les prochines semaines” son projet d’une centrale solaire de 100 MW à Abou Dhabi.

Mais l’échec français pour vendre 4 réacteurs nucléaires aux Emirats Arabes Unis va obliger Total, impliqué dans le projet, “à réfléchir sur son positionnement dans le nucléaire” et à “se concentrer” sur le projet de réacteur nucléaire de 3e génération (EPR) à Penly (Seine-Martime) dans lequel le groupe pétrolier détient 8,3% du capital.