France : chute des investissements dans l’industrie en 2009 avant une timide reprise

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ée sur une chaîne de montage de l’usine automobile PSA Citroën, le 24 novembre 2009 à Sochaux-Montbeliard (Photo : Sébastien Bozon)

[11/02/2010 11:02:34] PARIS (AFP) Les industriels français indiquent que leurs investissements ont connu une chute record en 2009 et s’attendent à une reprise modeste en 2010, selon l’enquête trimestrielle de janvier publiée jeudi par l’Insee.

Les industriels s’attendent désormais à une baisse de leurs investissements de 25% l’an dernier, contre -22% prévu en octobre.

Pour la seule industrie manufacturière, ils pensent que leurs investissements ont reculé de 27% (après -24% prévu en octobre), précise l’Institut national de la statistique.

Pour Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès, ce sentiment n’a “rien d’étonnant”: “la demande s?est effondrée et les conditions de financement (moins de profits, moins d?accès au crédit bancaire) ont été défavorables”.

Cette révision à la baisse serait principalement imputable à l?industrie des biens intermédiaires (prévisions d?investissements abaissées de -33% à -37%) et à l?industrie des biens de consommation (de -13% à -17%), selon l’Insee.

La production industrielle française a chuté de 11,9% en 2009 par rapport à 2008. Elle a reculé de 0,1% en décembre par rapport au mois précédent, avait annoncé mercredi l’Insee.

Ces résultats décevants pourraient présager de mauvaises surprises pour le le chiffre de la croissance en France au dernier trimestre qui doit être publié vendredi.

Pour 2010, les industriels ont en revanche revu à la hausse leurs attentes.

Ils s’attendent à une hausse de 4% de leurs investissements dans l’ensemble de l’industrie (contre une baisse de 3% attendue en octobre) et à une hausse de 1% pour l’industrie manufacturière (contre -5% prévu en octobre). “Autant dire que l?investissement finira l?année, au mieux, stable”, relève Nicolas Bouzou.

“Cette atonie cadre bien avec l?image que renvoie le taux d?utilisation des capacités de production industrielles, toujours très bas. L?industrie manufacturière reste en surcapacités de production”, poursuit l’économiste.

A Bercy, on note que les industriels, qui “apparaissaient jusqu’ici très attentistes”, ne le sont plus. Ce retournement “significatif” s’explique par la poursuite des mesures de relance et la suppression de la taxe professionnelle, indique-t-on dans l’entourage de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.

La hausse des dépenses d?équipement concernerait les industries des biens intermédiaires (+2%), des biens de consommations (+2%) et des biens d?équipements (+1%), précise l’Insee.

“Le seul secteur ayant prévu de diminuer encore ses investissements cette année est l?automobile, le retrait progressif des primes à la casse devant accentuer le recul de la production”, souligne Nicolas Bouzou.