[11/02/2010 19:29:41] BRUXELLES (AFP)
ère allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy, à Bruxelles le 11 février 2010 (Photo : Eric Feferberg) |
Les dirigeants ont promis jeudi leur solidarité à la Grèce pour empêcher tout risque de faillite du pays et défendre la zone euro dans son ensemble, mais sans annoncer aucune aide financière concrète et en restant avares en détails.
“Les Etats de la zone euro prendront des mesures déterminées et coordonnées si nécessaire pour préserver la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble”, ébranlée par les attaques spéculatives dont est victime la en raison de l’ampleur de ses déficits, ont affirmé dans une déclaration les chefs d’Etat et de gouvernement.
Il s’agit pour l’heure d’une déclaration de soutien de principe à Athènes, visant d’une part à mettre fin à l’agitation sur les marchés, qui spéculent sur une faillite de la Grèce, et d’autre part à éviter une contagion au reste de la zone euro.
Il y a “un engagement politique de solidarité au cas où cela serait nécessaire”, a insisté le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, “la volonté politique est tout à fait claire”.
Mais pour autant dans l’immédiat, la question d’une incapacité d’Athènes à rembourser ses dettes “ne se pose pas”, a-t-il assuré, pour justifier l’absence de mesures urgentes.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a également écarté le risque d’une faillite du pays, une hypothèse “qui ne doit pas être envisagée”.
Il n’empêche que les pays de la zone euro se sont déjà mis d’accord sur les modalités d’une éventuelle aide financière à Athènes au cas où la situation empirerait, a-t-il ajouté, sans vouloir révéler de détails. Les grands argentiers de la zone euro doivent en discuter lors d’une autre réunion lundi à Bruxelles.
Parmi les options envisagées, figurent des prêts bilatéraux, des garanties sur des émissions obligataires ou des achats d’emprunts d’Etat lancés par Athènes, selon des sources diplomatiques.
M. Juncker a dans le même temps reconnu qu’il faudrait “affiner” les détails.
Selon une source diplomatique, il y a des “réticences allemandes” sur certains points, même si la chancelière Angela Merkel a assuré que l’Europe ne va pas “laisser tomber la Grèce”.
L’idée d’un sauvetage financier de la Grèce, un pays reconnu coupable d’avoir truqué à plusieurs reprises les chiffres de ses déficits pour les minimiser, n’est pas facile à faire passer aux yeux de l’opinion publique allemande.
“Les réserves allemandes sont sur le principe. Le partenaire (libéral) de coalition de (la chancelière Angela) Merkel n’est pas du tout d’accord”, a aussi dit une autre source diplomatique.
L’absence de détails du plan d’aide a suscité une certaine déception des marchés financiers, qui étaient censés être apaisés. Les places boursières restaient nerveuses jeudi et l’euro a dans un premier temps baissé.
En échange de leur soutien de principe, les pays européens ont exigé de la Grèce qu’elle respecte scrupuleusement son engagement à réduire son déficit de quatre point cette année par rapport à 2009, où il avait dépassé 12%, en prenant s’il le faut “des mesures supplémentaires” d’économies.
Athènes fera l’objet d’une surveillance “mensuelle”, a précisé le président français Nicolas Sarkozy. Un premier point sera fait en mars. Placée sous tutelle budgétaire, Athènes sera contrôlée non seulement par Bruxelles, mais aussi par la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international.
En revanche, l’option d’un appel aux prêts du FMI pour la Grèce a été dans l’immédiat écartée car elle serait vécue comme une humiliation politique pour la zone euro.