écolle de Séville, le 11 décembre 2009 (Photo : Bertrand Guay) |
[11/02/2010 13:35:24] MADRID (AFP) Le groupe EADS va entamer les procédures pour arrêter le développement du programme d’avion de transport militaire A400M si un accord sur les surcoûts n’est pas trouvé avec les pays partenaires d’ici lundi prochain, selon le journal espagnol Cinco Dias de jeudi.
Le quotidien cite des sources syndicales, selon lesquelles le président d’Airbus, division d’EADS, aurait transmis ce message mercredi lors de la visite d’un site du groupe à Getafe, près de Madrid.
Thomas Enders aurait déclaré que le président d’EADS, Louis Gallois a écrit aux gouvernements des pays partenaires (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg et Turquie) menaçant d’agir dans ce sens si un accord sur les conditions financières n’est pas trouvé.
“Les discussions continuent, le caractère d’urgence est clair pour tout le monde” mais EADS ne souhaite pas commenter ces informations, a déclaré à l’AFP un porte-parole du groupe européen.
“Airbus doit réduire son exposition financière” au programme A400M si les pourparlers s’éternisent, a indiqué pour sa part une source industrielle proche du dossier, sans toutefois fixer une date précise pour la fin des négociations.
L’avionneur fait valoir qu’il dépense 100 à 150 millions d’euros par mois sur l’appareil militaire, à l’heure où il a d’autres défis à relever sur ses programmes civils : montée en cadence du gros porteur A380, lancement du long-courrier A350 et futur successeur de l’A320.
Louis Gallois avait déclaré samedi à Munich qu’il attendait une clarification sur le financement des surcoûts “avant la fin de la semaine”, soit à la mi-février.
Selon le ministre français de la Défense Hervé Morin, les sept pays partenaires ont donné à EADS jusqu’à la fin février pour boucler les négociations.
Aucune nouvelle réunion entre les pays clients et l’industriel n’est officiellement prévue à ce jour.
L’A400M, qui accuse au moins trois ans de retard, fait l’objet d’une âpre négociation entre l’industriel –le groupe européen EADS– et les sept Etats partenaires du projet, sur la répartition de plus de cinq milliards d’euros de surcoût du programme, qui devait à l’origine coûter 20 milliards d’euros pour 180 avions.
Les Etats se sont déjà engagés à prendre à leur charge deux milliards d’euros et EADS, 800 millions d’euros.
Si les pays clients confirmaient un apport complémentaire de 1,5 milliard d’euros sous forme d’avance remboursable comme la France le leur a suggéré, il resterait encore près d’un milliard d’euros à trouver.