Aide pour la Grèce : les marchés sont restés sur leur faim

[11/02/2010 22:09:49] FRANCFORT (AFP)

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La bourse de Francfort en Allemagne, le 2 octobre 2009 (Photo : Martin Oeser)

Les places financières sont quelque peu restées sur leur faim après la promesse des dirigeants européens d’aider la Grèce surendettée, mais sans livrer de plan d’action pour le moment.

Les pays européens se sont mis d’accord sur les instruments à utiliser pour aider financièrement la Grèce en cas de besoin, même s’ils doivent encore “affiner” les détails, a déclaré jeudi à Bruxelles le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.

Il a exclu pour l’heure l’hypothèse d’une faillite de la Grèce, mais si le cas devait se présenter les pays européens auraient une “réaction coordonnée”, a-t-il assuré.

Un accord de principe entre les pays européens avait été annoncé dès le début de l’après-midi par le président de l’Union européenne, Hermann van Rompuy.

Les Bourses européennes, sous tension depuis plusieurs jours en raison des craintes sur la Grèce et d’une contagion à l’Espagne, ont d’abord accueilli avec soulagement l’annonce, avant de perdre de nouveau du terrain, mais sans véritablement chuter.

Le Dax de Francfort a reculé de 0,59% à 5.503,93 points, Paris en baisse de 0,52% à 3.616,75 points. Londres en revanche a gagné 0,57%.

Le marché des obligations grecques a été soulagé jeudi par l’accord trouvé à Bruxelles pour sauver la Grèce, une annonce qui était déjà largement anticipée par le marché, ont souligné des analystes interrogés.

A 17H00 GMT le rendement de l’obligation grecque à 10 ans s’établissait à 5,912% contre 6,004% la veille à la même heure.

Le différentiel avec le Bund allemand à 10 ans — le spread — évoluait autour de 273 points de base contre 324 points mardi soir.

“S’il y a une chose que le marché n’aime pas, c’est l’incertitude”, a rappelé Manoj Lawda, courtier chez ETX Capital. Les actions des banques “sont particulièrement touchées, comme les opérateurs essaient de deviner quelles sont les banques plus exposées aux dettes souveraines”, explique-t-il. La première banque allemande Deutsche Bank a ainsi lâché 2,16% jeudi à la clôture.

“On y verra plus clair en début de semaine prochaine”, avec les réunions de l’Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro) lundi et l’Ecofin (ministres des Finances de l’Union européenne), a déclaré Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital (groupe BNP Paribas).

L’euro, en baisse depuis plusieurs jours, est resté très volatil. Il s’échangeait à 1,3647 dollar vers 17H00 GMT, après avoir atteint un plus bas de la journée à 1,3596 une heure plus tôt.

Les prix du pétrole profitaient de la fébrilité de l’euro pour grimper: à Londres peu après la fermeture de la Bourse, le baril de Brent gagnait 59 cents à 73,13 dollars, soit une hausse de 0,81%, tandis qu’à New York le brut léger texan (WTI) gagnait 67 cents à 75,19 dollars (+0,90%).

“Si on regarde les marchés, on pourrait croire que la montagne a accouché d’une souris”, a ajouté Bertrand Lamielle. “Mais en fait, il y a une double lecture” car “les déclarations vont dans le sens de ce qu’on voulait: France et l’Allemagne main dans la main face à la situation grecque, confirmation du soutien unanime de toute l’Europe, y compris de la Banque centrale européenne”, a-t-il ajouté.