La Grèce pèse toujours sur les marchés où les inquiétudes s’accumulent

[12/02/2010 17:40:57] LONDRES (AFP)

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évrier 2010 à New-York (Photo : Chris Hondros)

Les marchés mondiaux étaient en baisse vendredi, préoccupés par la Grèce, mais aussi par l’état de la zone euro en général, ou du crédit bancaire en Chine, une situation qui a d’abord affecté l’euro, puis les matières premières, et enfin les Bourses.

L’euro a ainsi touché un nouveau plus bas depuis le 19 mai dernier à 1,3532 dollar pour un euro vers 11H30 GMT, et restait à 17H00 GMT en repli par rapport à la veille au soir, à 1,3624 dollar.

Les analystes ont d’abord mis en cause l’absence d’annonce d’une solution concrète à Bruxelles la veille, à l’issue du sommet des chefs d’Etat européens réunis au chevet de la Grèce et de sa dette colossale.

“Un brouillard d’incertitudes plane toujours sur le montant d’assistance nécessaire, au cas où les choses tourneraient à l’aigre et que les investisseurs rechigneraient devant de nouvelles tranches de dette publique” grecque, résumaient Kenneth Broux et Altaz Dagha de Lloyds TSB.

Neil MacKinnon, de la banque d’investissement russe VTB Capital, évoquait le risque “que la crise de la zone euro s’aggrave et tourne à une crise monétaire”. Il misait sur la réunion des ministres des Finances européens lundi sur le dossier grec, “pour rectifier tout cela”.

Stuart Bennett de Crédit Agricole CIB jugeait aussi que les annonces de la veille donnaient une impression “de travail à moitié fait, laissant le marché en suspens et avide d’informations”.

Le problème est que les informations de la journée n’ont fait que renforcer l’impression d’inconfort général, avec une croissance plus faible que prévu dans la zone euro au quatrième trimestre, 0,1% par rapport au troisième, alors qu’on attendait généralement une hausse de 0,3%.

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éen à Bruxelles le 11 février 2010 (Photo : John Thys)

Cette statistique a pesé un peu plus sur l’euro et a fini par entraîner un marché pétrolier qui avait dans un premier temps résisté.

Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix, observait que “la valeur du dollar et ses variations sur le thème grec ont été le moteur du prix du pétrole cette semaine”. Les matières premières étant libellées en dollars, elles perdent leur attrait de placement anti-inflation quand le billet vert remonte relativement à d’autres monnaies importantes.

Mais outre cet effet mécanique, l’ensemble des marchés des matières premières a très mal réagi à l’annonce par la Chine d’une nouvelle hausse du taux de réserves obligatoires des banques, dans le cadre de ses tentatives de limiter le crédit, une mesure vue comme négative pour la demande.

Du coup, vers 17H00 GMT, les cours du baril de brut perdaient près de deux dollars des deux côtés de l’Atlantique, le Brent cédant 1,88 dollar à 72,24 dollars à Londres, et le brut léger américain 1,90 dollar à 73,38 dollars à New York.

Quant aux Bourses, elles avaient commencé la journée pimpantes, au point qu’Andrew Wilde de Smithfield Group avait constaté que “le goût pour le risque ne s’asséchait pas” sur les marchés d’actions, où les investisseurs s’appliquaient en début de séance à faire la chasse aux bonnes affaires après plusieurs semaines de baisse des indices.

Mais la faible croissance en zone euro et les craintes en provenance de Chine ont eu raison de leur bonne humeur, d’autant que Wall Street a ouvert en nette baisse. Paris a clôturé en baisse de 0,49%, Francfort en repli de 0,07%, et la Bourse de Londres a cédé 0,37%, tandis qu’à Wall Street, le Dow Jones perdait 1,03% et le Nasdaq 0,49% vers 17H00 GMT.