Pour le Premier ministre grec, l’UE “n’a pas compris sa force face aux marchés”

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éou quitte le sommet européen à Bruxelles le 11 février 2010 (Photo : Georges Gobet)

[12/02/2010 13:26:17] ATHENES (AFP) L’Union européenne “n’a pas encore compris sa force” face aux “marchés internationaux”, a estimé vendredi le Premier ministre grec Georges Papandréou qui déplore un manque d’audace.

“Aujourd’hui même la crédibilité de l’Europe et sa volonté de faire face aux marchés internationaux sont mises à l’épreuve”, a lancé M. Papandréou lors d’un conseil ministériel réuni au lendemain du sommet des chefs d’état de l’Union européenne qui a apporté son soutien à la Grèce face aux attaques spéculatives que lui vaut l’ampleur de ses déficits.

“Mon sentiment est que l’Europe n’a pas encore compris sa force pour élaborer des règles et des politiques pour faire face aux marchés internationaux”, a souligné M. Papandréou lors de ce conseil retransmis par la télévision publique, Net.

Se référant aux efforts de la Grèce pour sortir de la crise, M. Papandréou a estimé que l’UE avait donné “son soutien politique” au plan de redressement des finances grecques, déplorant toutefois que “la lutte contre les impressions et la psychologie des marchés manquait pour le moins d’audace”.

“La Grèce n’est pas une super-puissance économique, ni politique capable de mener cette lutte toute seule. Il y a eu un manque de coordination entre les différents organes de la Commission européenne, de l’UE et de la Banque européenne centrale, il y a eu même des divergences au sein de ces organes”, a jugé M. Papandréou.

Les pays européens se sont mis d’accord jeudi sur les instruments à utiliser pour aider financièrement la Grèce en cas de besoin. Ils n’ont toutefois pas annoncé d’aide financière concrète et sont restés avares de détails.

Le dérapage des finances publiques du pays, dont la dette est estimée à 113% du PIB et le déficit à 12,7% pour 2009, suscite de fortes inquiétudes en Europe, où les marchés redoutent un vent de panique et une déstabilisation de l’euro.