Etats-Unis : bonne impulsion économique des ventes de détail en janvier

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à New York, le 22 décembre 2009 (Photo : Chris Hondros)

[12/02/2010 17:51:35] WASHINGTON (AFP) Les ventes de détail aux Etats-Unis ont progressé plus que prévu en janvier, signe que la croissance économique du pays a commencé l’année avec une bonne impulsion, avant un ralentissement attendu de la consommation.

Elles ont augmenté de 0,5% par rapport à décembre, et de 4,3% en glissement annuel, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Commerce à Washington. Ces chiffres sont supérieurs aux attentes des analystes qui avaient estimé la hausse à 0,3% selon leur consensus médian.

La progression des ventes (qui englobent celles des détaillants et de la restauration) a été assez générale. Seuls quatre des treize secteurs d’activités mesurés par l’indice ont baissé par rapport à décembre.

“Les ventes de détail ont sonné un coup d’envoi fort pour 2010”, estime Brian Bethune, économiste du cabinet d’analystes IHS Global Insight.

“Les consommateurs ont ouvert un peu plus leur portefeuille et c’est une bonne nouvelle pour l’économie”, juge de son côté l’économiste indépendant Joel Naroff.

Pour M. Bethune, la hausse des ventes est liée à la hausse des heures travaillées constatée au quatrième trimestre (la première depuis le printemps 2007), qui se traduit par une hausse des revenus des ménages.

Les ventes de détail sont un indicateur économique très suivi aux Etats-Unis car elles donnent une idée de la tendance des dépenses de consommation des ménages, qui sont la locomotive traditionnelle de la croissance américaine.

Les chiffres de janvier pourraient cependant avoir bénéficié d’un coup de pouce temporaire lié à l’utilisation des bons d’achats offerts à Noël. Notant un fort engouement pour ce type de cadeaux autour, le fournisseur de solutions de paiement First Data estimait dans une enquête récente que cela devait avoir contribué “nettement” aux ventes de détail de janvier.

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à Los Angeles le 11 décembre 2009 (Photo : David Mcnew)

Les autorités de Washington, qu’il s’agisse du gouvernement ou de la banque centrale, estiment que la consommation des Américains devrait rester poussive en 2010, alors que les ménages sont engagés dans un processus de désendettement, que leur patrimoine, immobilier notamment, a beaucoup souffert de la crise, et que la menace du chômage reste très présente.

Christina Romer, chef du Conseil des conseillers économiques du président américain Barack Obama, a estimé cette semaine que la consommation ne devrait pas être le principal moteur de la croissance cette année.

Plusieurs analystes estiment déjà que les ventes de février ne devraient pas être aussi forte qu’en janvier.

“Entre les tempêtes de neige [qui viennent de paralyser une bonne partie de la mégalopole du nord-est, NDLR] et Toyota qui suspend ses ventes, je ne serais pas surpris que les chiffres de février soient faibles”, indique M. Naroff.

Qui plus est, la confiance des consommateurs baisse selon l’indice de l’Université du Michigan publié vendredi. Ce recul est dû entièrement à la composante mesurant les attentes des ménages (et non leur perception de la situation présente), fait remarquer Ian Shepherdson, économiste du cabinet HFE, selon qui cela correspond à une hausse de la consommation de “1,5% seulement en rythme annuel”.

Selon la première estimation officielle du PIB d’automne, la consommation a augmenté de 2,0% en rythme annuel au quatrième trimestre.

S’il est probable que la croissance de 5,7% relevée sur les trois derniers mois de l’année ne se répétera pas au premier trimestre, les ventes de détail semblent confirmer que l’économie américaine reste engagée sur la voix de la reprise entamée à l’été.