[13/02/2010 09:41:12] PLAISIR (AFP)
és d’Ikea, en grève, manifestent le 9 février 2010 devant le magasin de Plaisir (Photo : Pierre Verdy) |
Déçus par les propositions salariales, les syndicats d’Ikea France, en conflit depuis une semaine, ont appelé à une grève qui touchera les magasins ce week-end, du jamais vu pour le géant suédois de l’ameublement, qui s’est toujours érigé en modèle social.
C’est la première fois qu’Ikea est confronté à un mouvement social “d’une telle ampleur”, a reconnu vendredi la direction.
Ikea emploie quelque 8.800 salariés dans 26 magasins en France.
Selon Anissa Arabi, représentante syndicale CFDT commerce et services, “la colère monte dans tous les magasins”. “De gros débrayages sont en préparation pour demain afin de perturber tous les magasins”, a-t-elle poursuivi.
“Le plus fort” de la mobilisation est attendu samedi, jour traditionnel de forte affluence de la clientèle, a confirmé Sébastien Heim, délégué syndical central FO.
Déçus par les propositions d’augmentation de salaire de la direction, les syndicats FO, CGT, CFDT et CFTC d’Ikea France ont appelé jeudi soir les salariés du groupe à une grève immédiate, qu’ils qualifient eux aussi “d’historique”.
és en grève devant le magasin Ikea de Plaisir (Yvelines), le 9 février 2010 (Photo : Pierre Verdy) |
Vendredi, le mouvement a eu peu d’impact, tous les magasins ayant ouvert leurs portes malgré la présence à Franconville (Val d’Oise) d’une trentaine de grévistes, environ 25 à Paris-Nord et 15 à Vélizy (Yvelines), selon la direction.
Le mouvement de grève local a débuté samedi dernier, puis la situation s’est tendue avec l’occupation, à partir de lundi, du siège social du groupe à Plaisir par des syndicalistes de FO.
L’occupation du bâtiment, interrompue mercredi soir, a repris jeudi soir, la réunion de négociation annuelle obligatoire (NAO) jeudi n’ayant pas répondu aux attentes des syndicats, qui se sont dits “déçus”.
Les trois principaux syndicats (FO, CGT, CFDT) réclament une hausse générale des rémunérations de 4%.
Ikea France a proposé pour les employés une augmentation collective de 1% et une hausse individuelle en fonction des performances de 1%. Pour les cadres et les agents de maîtrise, l’enveloppe d’augmentation individuelle s’élèverait à 2%, sans augmentation générale, avec une hausse de 5% du forfait dimanche.
Leur précédente proposition était une augmentation moyenne de 1,2% sur la base de hausses individuelles ou au mérite, sans augmentation générale.
“On a marqué clairement un changement d’approche” en faisant des propositions de hausse collective, a commenté Pierre Deyries, directeur de la communication d’Ikea France, faisant valoir les autres augmentations salariales “mécaniques”, comme celle liée à l’ancienneté, qui doit bénéficier à “60% des collaborateurs”.
Cela représente “4% d?augmentation de la rémunération moyenne en cumul (…) après une année économique assez difficile et dans un contexte de consommation atone, qui a vu le marché du meuble baisser de 3%”, a précisé le groupe dans un communiqué.
Une nouvelle réunion “d’échanges” portant sur les conditions de travail est prévue lundi en fin de matinée avec les syndicats, selon la direction.
Les salariés ont reçu vendredi le soutien d’élus locaux PS. “Il est incompréhensible qu?une entreprise qui réalise plus de 52 millions d?euros de bénéfices nets refuse une modeste augmentation à ses salariés”, se sont indignés dans un communiqué commun les conseillers généraux PS des Yvelines, Jean-Michel Gourdon et André Sylvestre.