Grèce : une “erreur de négligence moyennement grave” de la zone euro, selon Juncker

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ésident de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker lors d’une conférence de presse à l’Elysée à Paris, le 14 janvier 2010 (Photo : Gerard Cerles)

[13/02/2010 14:12:42] BERLIN (AFP) Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a reconnu samedi que les ministres des Finances de la zone euro avaient commis une “erreur de négligence moyennement grave” en ne s’étant pas occupé suffisamment de la situation financière de la Grèce.

“Nous considérons le manque de préoccupation face la situation de la Grèce comme une erreur de négligence moyennement grave”, a-t-il déclaré au quotidien Süddeutsche Zeitung.

L’Eurogroupe, le forum des ministres des Finances de la zone euro, “va se pencher à l’avenir beaucoup plus intensivement et sévèrement sur la compétitivité des pays”, a prévenu le Luxembourgeois.

Selon lui, une exclusion de la Grèce de la zone euro, “aurait des effets semblables à ceux d’un tremblement de terre, incontrôlables” et entraînerait une réaction “extensivement négative” des marchés financiers.

“Sortir de la zone euro équivaudrait à la fin de tout pour la Grèce. Et serait absolument négatif aussi pour l’image de la zone euro”, a-t-il ajouté.

La Grèce, en prise à de graves problèmes de dette publique, a promis de prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire son déficit.

“Nous n’allons pas les laisser tranquilles”, a averti M. Juncker, “nous allons constamment demander où les Grecs en sont dans leur programme de réformes”.

Le Luxembourgeois a réitéré sa volonté de s’attaquer aux écarts de compétitivité entre pays membres: “nous devons faire attention à ce que les divergences ne s’accroissent pas toujours plus”. “Une zone monétaire ne peut subsister à terme si les différences dans les bilans des économies nationales deviennent trop grandes”, a-t-il prévenu.

Il a également répété que la politique économique devait être “coordonnée plus étroitement dans la zone euro”.

De son côté, le vice-ministre grec aux Affaires étrangères, Dimitris Droutsas, a assuré samedi à la radio publique Deutschlandradio Kultur que son pays allait sortir de la crise “par ses propres forces” tout en soulignant l’importance du soutien européen. Il a demandé “un peu de temps” pour que la Grèce réussisse à réduire son déficit.

Les dirigeants européens ont assuré jeudi la Grèce de leur solidarité pour empêcher tout risque de cessation de paiement du pays surendetté et défendre la zone euro dans son ensemble, mais sans annoncer aucune aide financière concrète.