Grève nationale chez Ikea : un magasin fermé, 23 autres touchés sur 26

[13/02/2010 18:06:52] PARIS (AFP)

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éviste du magasin Ikea de Saint-Priest manifeste le 13 février 2010 près de Lyon (Photo : Philippe Merle)

Vingt-trois magasins Ikea sur 26 en France selon la directiohn, dont celui de Franconville (Val d’Oise) totalement fermé, ont été touchés samedi par une grève sans précédent visant à faire plier sur les salaires le géant suédois de l’ameublement, qui est resté inflexible.

Au plus fort du mouvement, la direction a recensé 500 grévistes parmi les 5.500 salariés devant travailler, soit 9%, essentiellement en et notamment à Franconville (Val d’Oise), où l’établissement n’a pas ouvert ses portes.

La CGT, qui évoque “un mouvement massif”, a elle dénombré près de 50% de grévistes.

Pour dimanche, jour où seuls les magasins d’Ile-de-France sont ouverts, la grève pourrait connaître une parenthèse, d’après le syndicat. Les salariés sont rémunérés à 225% ce jour-là et les arrêts de travail sont exceptionnels, a souligné la direction.

Tôt samedi au magasin de Paris-Nord (Val d’Oise), une cinquantaine de grévistes s’étaient installés dans le hall dans des canapés et devant l’entrée, accueillant dans une ambiance sonore les clients.

A Plaisir (Yvelines), une soixantaine de personnes ont scandé dans le froid “respecter les employés” et “Plaisir ne bougera pas”.

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és aux employés grévistes qui manifestent devant le magasin Ikea de Roissy-en-France le 13 février 2010 (Photo : Jacques Demarthon)

A Roques-sur-Garonne, près de Toulouse, une quarantaine de grévistes ont porté une banderole “Ikea en grève”. “Le magasin tourne au ralenti avec les cadres et les CDD”, selon la CFDT.

Plusieurs responsables syndicaux ont dénoncé des “pressions” sur les salariés. Le directeur du magasin de Bordeaux a admis être allé parler à des collaborateurs, invoquant une “désinformation”.

A Strasbourg, un tract a été distribué: “52 millions d’euros de bénéfice et des miettes pour les employés. Nous avons besoin du soutien des clients”.

A Marseille, une vingtaine de salariés, d’après la CFDT, ont sensibilisé “clients et non-grévistes” sur “les conditions de travail dégradées et la perte des valeurs de partage” dans l’entreprise.

“Depuis la prise en main d’Ikea par une holding, il y a une vingtaine d’années, c’est la course aux bénéfices alors que notre fondateur Ingvar Kamprad avait une fibre sociale plus développée”, estime Henri Bru, un ancien salarié.

A Saint-Priest dans la banlieue de Lyon, Youssef Benyahia, délégué Sud, a noté que “l’image d’Ikea à l’extérieur privilégie le social”, en aidant Emmaüs ou l’Unicef, “c’est très bien” mais cela se fait “au détriment de ses propres employés”.

FO, CGT et CFDT avaient appelé jeudi soir à une grève immédiate, qualifiée “d’historique”, pour réclamer une hausse générale des rémunérations de 4%.

Ikea a proposé pour les employés une augmentation collective de 1% et une hausse individuelle liée aux performances de 1%.

Il n’est “pas question d’aller plus loin” en raison notamment de la baisse du chiffre d’affaires, a déclaré samedi Catherine Bendayan, directrice générale adjointe d’Ikea France. Elle souhaite cependant maintenir le dialogue avec les syndicats pour saisir les raisons de “ce mouvement un peu historique”.

En trois ans, sept magasins ont ouvert en France, soit 2.000 personnes embauchées qui “peut-être n’ont pas intégré la culture Ikea” et certains magasins sont en sous-effectifs du fait qu’il est difficile d’anticiper les ventes, a avancé une porte-parole.

La protestation a commencé par une grève locale samedi dernier. La situation s’est tendue avec l’occupation par intermittence, à partir de lundi, du siège social à Plaisir (Yvelines), qui a toutefois été libéré pour le week-end.

Une nouvelle réunion sur les conditions de travail des 8.800 salariés en France est prévue lundi.