Ticket de bus, modem ou PC virtuel, la clé USB ne finit plus de nous étonner

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és USB. (Photo : Ethan Miller)

[14/02/2010 09:07:57] PARIS (AFP) Elle a ringardisé les disquettes et les CD gravables: petite mais très performante, la clé USB va désormais bien plus loin que sa simple fonction de stockage et se transforme en ticket de bus, album de musique, cartable ou même ordinateur virtuel.

Ces quelques centimètres de technologie vont trouver à partir de lundi une nouvelle application, avec le lancement à Montpellier de la première clé en Europe utilisable comme titre de transport: on la recharge sur internet en la branchant sur son ordinateur.

Une fois dans le bus ou le tramway, il suffit de la passer devant un lecteur pour valider son ticket: “elle est équipée d’un composant qui lui permet de dialoguer sans contact et d’une mémoire de 1 gigaoctet”, explique Frédéric Linossier, responsable du département systèmes de Transdev, un des initiateurs du projet.

Grenoble, qui a testé le dispositif, pourrait lancer sa clé dans les prochaines semaines, et un test similaire est mené depuis début février en banlieue parisienne.

A Montpellier, on rêve déjà d’autres applications, pour payer son entrée à la piscine ou aider les élèves. “On pourrait mettre dans la clé tous les ouvrages des collégiens au format électronique”, imagine M. Linossier.

Le porte-monnaie électronique Moneo est lui aussi testé sur clé à Bordeaux et Toulon.

En 2009 il s’est vendu 11,4 millions de clés USB en France, pour 164,6 millions d’euros, selon l’institut Gfk. Les ventes mondiales ont atteint 1,07 milliard d’unités selon le cabinet Gartner, pour 10,4 milliards de dollars.

Des chiffres qui n’incluent pas les clés pour se connecter à internet, via la 3G ou le wifi: en France, on comptait 2 millions de clés 3G fin 2009, selon Forrester.

Tandis que les formes les plus fantaisistes sont apparues, du sushi au doigt coupé en passant par le bout de bois, “les choses vont extrêmement vite en termes de capacité”, constate Marc Héraud, secrétaire général du Syndicat national des supports d’image et d’information (SNSII).

“Le coeur du marché, ce sont désormais les clés 4 gigaoctets, avec presque 50% des ventes”, un format qui intéresse notamment l’industrie de la musique pour y vendre des albums, tandis que “le segment des 1 gigaoctet et moins disparaît”, ne représentant plus qu’1,4% du marché français.

L’américain Kingston a présenté en juillet une clé de 256 gigaoctets, un record mondial et l’équivalent de 365 CD, prédisant qu'”en 2010, les capacités vont encore augmenter”.

De quoi stocker un ordinateur virtuel. Microsoft a par exemple signé un accord avec Interpol pour fournir aux services de police de 187 pays une clé remplie de logiciels, baptisée Cofee (Computer Online Forensic Evidence Extractor), qui permet d’accéder aux données de l’ordinateur d’un suspect.

En entreprise, “des clés USB servent aux employés à s’identifier à distance sur n’importe quel ordinateur, pour travailler en déplacement dans un univers sécurisé”, explique Ruggero Contu, analyste à Gartner.

“Nous proposons une clé incluant un accès à un site de jeux en ligne, un antivirus et un logiciel pour télécharger des vidéos sur internet”, raconte Christophe Rocca, responsable marketing Europe du Sud pour le leader mondial Sandisk.

La France n’est pas en reste dans ce domaine: dès 2008, quelque 43.000 clés comprenant des logiciels, outils et documents pédagogiques ont été distribués par le ministère de l’Education aux enseignants sortis de formation.

Début février, la secrétaire d’Etat à l’économie numérique Nathalie Kosciusko-Morizet a présenté le projet IDéNum, pour regrouper d’ici 2011 en un seul support (clé, mobile ou carte à puce) tous les identifiants et mots de passe de l’internaute.