La Tunisie est considérée comme un bon élève pour ses «progrès remarquables dans
la croissance équitable, la lutte contre la pauvreté et ses bons indicateurs
sociaux». Avec un taux de croissance économique de 5% «durant les vingt
dernières années», le pays a pu enregistrer une «augmentation significative dans
le revenu par tête d’habitant et une croissance correspondante du bien-être de
la population souligné par un taux de pauvreté de 3,8%, un des plus bas dans la
région».
Toutefois, la Tunisie peut, selon la Banque mondiale, faire plus et mieux dans
divers domaines, et accéder de ce fait à un pallier supérieur de développement.
Et pour atteindre cet objectif, le pays doit, selon la Banque mondiale, relever
cinq défis : booster la croissance et transformer la Tunisie en une économie du
savoir, créer plus d’emplois
et régler le problème de l’employabilité, améliorer
la qualité des services, gérer les impacts du
changement climatique et tirer
profit de l’intégration régionale.
A long terme, le grand défi pour la Tunisie consiste, d’abord, à «accélérer la
transformation structurelle de l’économie afin d’améliorer la productivité et
générer un nombre suffisant d’emplois qualifiés». A cet effet, il lui fait
susciter une transformation économique qui «intensifie la sophistication de
l’économie, créant ainsi de la demande pour du travail hautement qualifié, qui,
en retour, contribuera à augmenter la productivité».
Cette transformation destinée –deuxième défi– à augmenter le nombre d’emplois
créés et à régler le problème de l’employabilité passe notamment par une
réorientation vers une économie du savoir permettant de «détourner les demandes
de travail vers les plus éduqués». Toutefois, cette évolution mettrait en
exergue un ensemble de questions nécessitant de l’«attention», dont en
particulier le fonctionnement du marché de l’emploi et la disponibilité des
compétences requises».
Or, ce marché est «relativement rigide, affectant la distribution des emplois
entre formel et informel et, par conséquent, la productivité du travail de
l’économie dans son ensemble».
Les efforts déjà déployés en vue d’améliorer la qualité des services –troisième
défi– du secteur public, doivent être poursuivis dans cinq domaines identifiés
par le Plan de développement : introduction de nouvelles méthodes
d’administration, élimination de législations obsolètes, mise en œuvre équitable
des lois, encouragement actif d’une plus grande ouverture et participation, et
renforcement des capacités monitoring et d’évaluation.
La gestion des impacts du changement climatique –quatrième défi– passe par une
amélioration de la productivité dans l’utilisation de l’eau, particulièrement
dans l’agriculture -«le plus grand consommateur» de cette denrée- et aller plus
loin sur la voie de l’efficacité énergétique -un domaine dans lequel elle figure
parmi les meilleurs à l’échelle de la région MENA, selon la Banque mondiale. Ce
qui lui impose notamment de «réduire l’intensité énergétique de l’économie, et
trouver des sources alternatives non-fossiles d’énergie».
Enfin, pour être dans la meilleure position pour relever ces défis, la Tunisie
doit -cinquième défi-, selon la Banque mondiale, «ancrer sa stratégie de
développement dans un cadre régional ouvert».