Tunisie – Economie : Davos confirme le bien-fondé de nos choix
de développement
directeur général de Sacem Industries
“Améliorer l’état de la planète”: c’est le thème générique du Forum économique mondial de Davos tenu du 27 au 31 janvier 2010.
Les sujets traités dans le cadre de ce thème ont trait au “renforcement de l’aide sociale et le bien-être économique”, à “l’allègement des risques”, à “la garantie du développement durable”, à “l’amélioration de la sécurité”… qui se trouvent être au cœur de nos choix de développement depuis plus de vingt ans et qui voient leur contenu s’approfondir et se diversifier pour la période 2009- 2014.
“Améliorer l’état de la planète : repenser, remodeler, reconstruire”, tel a été
le thème débattu par les participants à la 40e édition de la Réunion annuelle du
World Economic Forum Davos (WEF- Forum économique mondial de Davos, du 27 au 31
janvier 2010).
Cinq jours durant, plus de 2.500 leaders du monde des affaires, de la politique,
de la société civile, du milieu universitaire et des cercles culturels se sont
penchés sur les problèmes les plus urgents et les risques qui menaceront à
l’avenir nos sociétés.
Le programme du WEF 2010 a mis en exergue six sujets traités dans le cadre du
thème général et tenté de répondre à des interrogations sur les modalités de
création d’un système de valeurs, le renforcement de l’aide sociale et le bien
être économique, l’allègement des risques mondiaux, la garantie du développement
durable, l’amélioration de la sécurité et la création d’institutions efficaces.
La pertinence des choix de la Tunisie
La Tunisie peut, sans aucune prétention, inviter le monde à méditer son
expérience de développement global fondé sur l’économique, le social et
l’éthique qui définit l’étendue et la signification du contenu, de la
complémentarité et surtout de la pérennité des deux premières composantes. C’est
que si en Tunisie, son développement économique s’est voulu global et a opté
carrément, depuis le Changement, pour l’équilibre, voire l’harmonie entre les
différentes couches sociales, entre les régions et entre les générations, le
monde occidental vient de découvrir dernièrement les vertus d’un tel type de
croissance. Ce n’est donc pas un hasard que le forum économique mondial de Davos
réunit dans les six thèmes qu’il a traités des sujets d’ordre économique, moral,
éthique… tels que “la création d’un système de valeurs”, ” le renforcement de
l’aide sociale”, “la garantie du développement durable”, “l’amélioration de la
sécurité”…
D’où la consolidation de cette démarche triptyque de notre développement
économique dans le programme présidentiel 2009- 2014 “Ensemble pour relever les
défis“. A ce niveau, la Tunisie administre encore une fois la preuve de sa
clairvoyance aiguë et de sa grande capacité d’anticipation des véritables
problématiques de développement. Elle peut, à juste titre, prétendre se
positionner en tant qu’observatoire des tendances de développement intégrées.
Rappelons que les thèmes à caractère social, sécuritaire, d’éthique… débattus à
Davos sont imposés par la crise économique qui a bouleversé les rapports entre
Etats et économie et mis en évidence les dérives du capitalisme, avec pour
résultat une intervention des gouvernements dans les rouages de l’économie.
Cette édition de Davos a été d’ailleurs celle du bras de fer sans précédent
entre les gouvernements et les dirigeants financiers du monde. Sur fond de
régularisation, d’encadrement du capitalisme par les Etats, le Forum de Davos a
eu du fil à retordre pour faire parler d’une seule voix patrons d’entreprises et
responsables politiques.
Le renforcement du caractère social et éthique du modèle de développement de la
Tunisie pour la période 2009- 2014 est donc destiné à renforcer notre consensus
autour de ses composantes. Une sorte de culture de développement économique
intégral du pays incluant toutes ses couches sociales, l’ensemble de ses régions
et ses différentes générations nous réunit et nous mobilise pour tendre vers
l’idéal socio-économique du Changement. Ce que le monde découvre maintenant,
quelque peu désabusé, nous, nous le pratiquons en Tunisie au quotidien depuis
plus des deux décennies. La proclamation par les Nations Unies de l’année 2010
comme étant celle des jeunes à travers le monde sur proposition de la Tunisie
est un exemple démontrant le bien fondé du choix du développement économique
triptyque alliant l’économique, le social et l’éthique.
Le programme 2009-2014 renforce la complémentarité entre l’économique et le
social.
Les quelques exemples de ce programme que nous allons citer ici démontrent la
capacité d’intégration du modèle de développement économique de la Tunisie et
son fort pouvoir d’anticipation des problèmes sociaux.
En matière d’emploi, l’épine dorsale du développement actuellement dans le monde
et en Tunisie, le programme 2009-2014 retient cette recommandation: aucune
famille tunisienne sans travail ou sans source de revenus pour, au moins, l’un
de ses membres, d’ici 2014. Les voies pour cela sont balisées: la multiplication
des programmes de formation et d’insertion professionnelles, la mise en place
d’une nouvelle catégorie de promoteurs de petits projets avec le relèvement de
50% du plafond des crédits accordés par la BTS et par les associations de
développement, une révision radicale de notre approche en matière d’incitations
à l’investissement et à la création d’entreprises, en vue d’instaurer la
complémentarité entre trois éléments : le renforcement de l’investissement dans
les zones de développement régional; l’incitation à l’investissement dans les
secteurs prometteurs à fort contenu en savoir et en technologie, et “amis de
l’environnement”, et en troisième lieu, l’orientation des entreprises vers les
investissements dans le savoir et dans les nouvelles technologies pour renforcer
leur rentabilité et leur
compétitivité. L’investissement dans les régions sera
d’autant plus facilité que la prochaine décennie sera axée sur l’objectif d’un
total de 1.500 kilomètres d’autoroutes, qui établiront la liaison complète entre
les diverses régions du pays, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest.
Parallèlement à cela, les compétences des régions et leur rôle dans
l’identification, la préparation, la réalisation et la maintenance des projets à
caractère régional seront renforcées et élargies avec surtout la multiplication
des études stratégiques relatives aux ressources non explorées et aux voies et
moyens de les mettre en valeur. Aussi, une nouvelle génération de programmes de
développement urbain intégré au profit des cités périurbaines, un plan
additionnel pour le développement des zones frontalières, et un autre pour le
développement des zones limitrophes du Sahara sont-ils prévus.
De ce fait, l’innovation est en point de mire. Les entreprises sont incitées à
consacrer 1% de leur chiffre d’affaires au financement de la recherche et du
développement, et à déployer un surcroît d’efforts pour l’obtention de
certificats de conformité aux normes internationales.
L’intégration de la Tunisie dans son environnement régional et international est
primordiale pour la réussite d’une telle stratégie. D’où l’option de faire de
notre pays un pôle de services bancaires et une place financière régionale.
La part du promoteur
Situés au front de ce mouvement d’ensemble, les promoteurs ont un double devoir:
de communication et de réalisation de performances pour, justement, donner
l’exemple. Ils ont ainsi à adopter les normes et les techniques de la qualité et
de la compétitivité, surtout s’ils assurant la promotion de projets mixtes, pour
justement améliorer l’attractivité de la Tunisie tout en profitant de son fonds
de développement intégré afin d’attirer plus d’Investissement Directs Etrangers,
IDE. C’est ce que nous avons compris. Et ce que nous essayons de réaliser au
niveau de notre entreprise à économie mixte et dans le cadre de notre pays qui a
la chance inouïe d’avoir une classe politique avant-gardiste et volontariste.