Une conférence de presse portant sur «Les résultats économiques de l’année 2009»
a été tenue hier, au siège de l’ATCE, par le ministre du Développement et de la
Coopération internationale, M. Mohamed Nouri Jouini. Deux axes ont été abordés
lors de cette rencontre, à savoir les résultats économiques pour l’exercice 2009
et les travaux de recherche concernant l’élaboration du plan mobile 2010-2014.
Concernant le premier axe, M. Jouini a souligné que les résultats relatifs à
l’exercice 2009 ont été nettement plus satisfaisants que ceux enregistrés en
2008 grâce à la pertinence des mesures présidentielles et à la conjugaison
harmonieuse des efforts nationaux. Ces résultats sont, selon le ministre, «acceptables»compte
tenu de la gravité de la crise qui a frappé le monde de plein fouet. Il a, dans
ce cadre, relevé que l’économie tunisienne ne cesse de réaliser des performances
honorables dans tous les domaines en dépit de la conjoncture économique actuelle
qui se caractérise par une récession économique qui a touché la plupart des
pays.«La Tunisie progresse sereinement parmi les grands pays émergents en termes
de développement et de progrès», a-t-il souligné ajoutant que notre pays a
réussi à maintenir ses équilibres fondamentaux, notamment les équilibres
financiers, qui «n’ont pas posé de problème» en 2009.
Les résultats positifs enregistrés par l’économie tunisienne en 2009 se sont
concrétisés par une croissance positive de 3.1%, un taux fort satisfaisant
réalisé grâce aux directives de soutien à l’économie et aux diverses mesures
aussi bien conjoncturelles que structurelles. La dynamique de l’investissement a
continué durant cette année avec une évolution de 10.4% de l’investissement
global et de 21.7% de l’investissement public. Ce dernier a joué, selon le
ministre, un rôle important au niveau de la compensation du recul des échanges
extérieurs et des exportations.«L’apport de l’investissement public s’est
concrétisé à travers de grands moyens financiers ayant permis de faire face aux
répercussions de la crise mondiale», a-t-il indiqué. L’investissement extérieur
a concerné un grand nombre de projets implantés dans les zones de développement
régional à l’instar de Kromberg&Schubert à Béja, Draexlmaier à Siliana, Yura à
Kairouan et Yazaki à Gafsa. Ces projets ont, par ailleurs, permis de créer14.000
postes d’emploi dont 12.000 dans les industries manufacturières.
Concernant la question de l’emploi, M. Jouini a souligné : «Nous pouvons dire
que nous avons maîtrisé le chômage. Malgré une conjoncture délicate, ce dernier
n’a augmenté que de 0.5% par rapport à d’autres pays avancés où il a atteint
3.5%». Selon le ministre, «le taux de chômage n’a pas crû de façon préoccupante»
puisqu’il a atteint 14,7% en 2009 contre 14,2% en 2008. 38.000 emplois ont été,
par ailleurs, supprimés au niveau des industries manufacturières. Ce nombre
aurait pu être plus important. Cependant, des mesures conjoncturelles
judicieuses ont permis, par contre, de préserver environ 82.000 postes d’emploi.
Pour ce qui est de la coopération technique, M. Jouini a fourni certains
indicateurs témoignant de la valeur des compétences tunisiennes de plus en plus
sollicitées à l’étranger. Ces dernières continuent de figurer parmi les cadres
les plus prisés à l’étranger après avoir toujours fait preuve d’une expertise et
d’un professionnalisme de haut niveau. Les cadres tunisiens opérant dans tous
les domaines s’exportent — très bien surtout vers les pays arabes où leur nombre
s’est élevé en 2009 à 1235. Le nombre total des coopérants à l’étranger a, quant
à lui, été évalué à 10.800 à la fin de la même année. Pour ce qui est de la
coopération sud-sud, le nombre de sessions de formation et de visites d’études a
augmenté. 189 étudiants étrangers des cycles supérieurs ont été ainsi accueillis
et encadrés au sein d’universités tunisiennes.
Concernant les exportations, le ministre a précisé qu’elles ont connu une baisse
de 17.6% en 2009 après une augmentation de l’ordre de 21.5% en 2008. Sur ce
point, M. Jouini a indiqué que l’année 2008 est considérée comme une année
exceptionnelle vu «le boom» qui a eu lieu en termes d’exportations. Il a,
cependant, souligné que l’année 2010 permettra de retrouver un bon rythme au
niveau des exportations.
«Nous sommes parvenus à maîtriser l’inflation», a-t-il relevé, ajoutant que ce
taux s’est stabilisé à 3,7% en 2009 contre 5% en 2008.
Concernant le développement régional, l’une des priorités de l’action
gouvernementale, de nombreuses actions ont été entreprises pour promouvoir
l’investissement et l’initiative privée dans les régions, et ce, à travers la
mise en place d’un cadre législatif approprié, l’institution d’avantages et la
création de représentations des structures d’appui pour rapprocher leurs
services des bénéficiaires dans ces régions.
Le ministre a, dans ce cadre, indiqué que des investissements de l’ordre de 3
milliards de dinars ont été approuvés lors des conseils exceptionnels consacrés
aux régions et présidés par le Chef de l’Etat.
Les mesures annoncées en 2009 ont, en outre, englobé tous les secteurs de la
dynamique socioéconomique. De l’agriculture aux conditions de vie, en passant
par l’industrie, le tourisme, l’infrastructure de base, les ressources humaines,
l’environnement, rien n’a été négligé ni laissé au hasard. Des projets ambitieux
ont été ainsi programmés en vue d’élever le niveau de vie des citoyens et
d’améliorer les prestations en leur faveur. M. Jouini a, d’ailleurs, relevé que
tous les indicateurs humains confirment cette tendance. Ainsi, le revenu par
tête d’habitant s’est élevé à 5.500D outre une augmentation du pouvoir d’achat
de l’ordre de 3,6%.
Pour ce qui est des indicateurs technologiques, le nombre d’abonnées ADSL a été
évalué à 400.000 tandis que 90% des Tunisiens possèdent un téléphone portable.
Evoquant le plan mobile 2010-2014 qui s’insère dans le cadre du programme
présidentiel, le ministre a souligné que ce dernier tend à établir un lien entre
les XIe et XIIe Plans de développement. Le XIe Plan sera, selon lui, actualisé.
L’objectif étant de prendre en considération la vulnérabilité de la croissance
mondiale.
M. Jouini a ainsi passé en revue les composantes constituant le cadre de ce plan
à l’instar des nouvelles exigences du marché de l’emploi, du déficit des
ressources naturelles et de l’évolution des modes de vie. Il a, à ce propos,
relevé que la première partie du plan mobile, relative à l’évaluation du XIe
Plan, a été réalisée en 2009. La deuxième partie du plan mobile, qui consiste en
l’élaboration de son contenu, a déjà commencé. Ainsi, durant janvier dernier et
début février, le gouvernement a parachevé les objectifs du plan suite à des
réunions avec les différents ministères.
La rédaction du plan dans sa version finale est, en outre, prévue pour mars
prochain. Il sera par la suite soumis au Conseil supérieur du développement au
mois d’avril et au Parlement en mai.
Concluant, le ministre a souligné que l’économie tunisienne se développe
normalement. Elle est crédibilisée sur le plan international grâce entre autres
à une excellente visibilité au niveau des mesures entreprises et à une vision
claire et perspicace. «Cela nous permet d’agir efficacement afin de retrouver le
taux de croissance normal, d’accélérer la création d’emplois, d’améliorer le
bien-être des citoyens et d’enraciner la culture de distribution équitable des
richesses», a-t-il indiqué.
(Source: La Presse du vendredi 12 février 2010)
