«La Bourse de Tunis a obtenu les meilleurs résultats du Moyen-Orient et de
l’Afrique du Nord en 2009, selon un rapport de la Rasmala Investment Bank, un
groupe financier basé à Dubaï. Elle a, en effet, gagné 48.4 points de
pourcentage, dépassant la Bourse égyptienne et le Tadawul, l’indice de la place
financière d’Arabie Saoudite, qui ont respectivement gagné 35.1 et 27.5 points»,
a souligné Oxford Business Group (OBG), dans un récent article.
OBG indique que la Bourse de Tunis a fait preuve d’une grande résistance dans
les moments difficiles. En effet, en septembre 2008, au lendemain de
l’effondrement de la banque d’investissement américaine
Lehman Brothers, un
événement ayant entraîné la perte de sommes importantes sur les marchés
boursiers du monde entier, la Bourse de Tunis annonçait des profits annuels pour
la cinquième année consécutive. Ces résultats sont d’autant plus impressionnants
qu’il n’y a eu que deux introductions en Bourse en 2009.
Selon OBG, la Bourse de Tunis présente plusieurs avantages pour les
investisseurs, bien qu’elle fasse rarement la Une, ce qui explique peut-être ses
résultats positifs durables. Ainsi, les coefficients de capitalisation des
résultats restent généralement peu élevés, tout comme le niveau de saturation du
capital, alors que le rendement des dividendes est conséquent. De plus, la
Bourse de Tunis est un partenaire de la
Bourse de New York et elle a adopté le
système de cotation NSC V900, qui permet aux courtiers d’offrir à leurs clients
une panoplie de services commerciaux en ligne.
La maturité de la Bourse de Tunis l’aurait aidé à surmonter la récession
mondiale, bien que les actionnaires tunisiens soient pour la plupart des
investisseurs tunisiens. Or, on considère souvent que les individus risquent
davantage de spéculer et de disparaître dans les moments difficiles, mais cela
n’a apparemment pas été le cas en Tunisie en 2009.
La stabilité de la Bourse de Tunis est peut-être également favorisée par la
participation croissante d’investisseurs étrangers, qui ont tendance à rester
longtemps sur les marchés. Cependant, les étrangers sont, de façon générale,
seulement autorisés à posséder une part de 50% d’une société cotée en Bourse.
Cette règle vise certes à protéger certaines parties stratégiques de l’économie,
mais elle risque de décourager certains acteurs d’Outre-Mer de prendre part aux
activités de la Bourse de Tunis.
Selon certains rapports de la presse internationale, les analystes s’attendent à
une autre année d’abondance pour 2010; peut-être s’agira-t-il d’ailleurs de
l’année de l’accomplissement de la Bourse de Tunis. En effet, bien qu’elle ait
affiché des profits remarquables, la Bourse de Tunis est un marché relativement
petit dans la mesure où l’on y compte environ 50 admissions et qu’il est
caractérisé par une faible liquidité. On n’a pas assisté à autant d’admissions
en Bourse que sur les autres marchés émergents malgré une économie florissante :
seulement 13 depuis le début 2004.
Par ailleurs, le
Marché alternatif de la Bourse de Tunis a également connu des
débuts difficiles. Il a été lancé en 2007 afin d’encourager les petites et
moyennes entreprises (PME) à entrer en Bourse, soit un éventuel premier pas en
attendant d’émettre sur le marché principal, mais il a attiré peu de sociétés.
Cependant, grâce à ses résultats durables, la Bourse de Tunis bénéficie
maintenant de l’attention qu’elle mérite. On dit que les autorités boursières
attendent de nouvelles admissions, y compris certaines pour le Marché
alternatif. De nouvelles émissions augmenteront la liquidité, ce qui créerait,
peut-être, un effet boule-de-neige en attirant davantage d’entreprises à la
recherche d’apport de fonds.
Pendant un certain temps, la relative facilité d’accès aux crédits des sociétés
basées en Tunisie les a menées à s’adresser aux banques plutôt qu’à la Bourse
pour lever des fonds et le resserrement des conditions de prêt en 2009 ne
semblent pas avoir eu d’effets sur cette situation. Or, si la Bourse de Tunis
parvenait à ébruiter son succès et qu’elle participe à informer les dirigeants
des PME au sujet des avantages de l’émission en Bourse, l’année 2010 pourrait
effectivement être une année charnière.