La crise a remis en cause la recherche de la rentabilité à court terme

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ée travaille sur une chaîne d’emballage, le 1er février 2010, dans l’usine Tupperware de Joué-les-Tours. (Photo : Alain Jocard)

[16/02/2010 12:59:38] PARIS (AFP) La crise a remis en cause la recherche pour les entreprises de la rentabilité à court terme et a favorisé la “rupture” vers une réduction de l’endettement des entreprises, selon le “Baromètre Phi 2010” des perspectives des directions financières rendu public mardi.

Parmi les 80 responsables financiers de grandes entreprises européennes de plus de 1.000 salariés interrogés, le contrôle du risque arrive en tête des préoccupations, 67% d’entre eux déclarant jouer un rôle accru dans ce domaine.

La gestion des fonds et les financements arrivent loin derrière, cités respectivement par 58% et 39% d’entre eux.

Avec la crise financière et économique, “les entreprises ont changé”, “la traditionnelle dualité entre rentabilité et durabilité est en train d’être remise en question, a commenté devant des directeurs financiers et des journalistes Frédéric Pichard, consultant chez CSC et coauteur de ce baromètre.

Selon lui, la “véritable rupture” vient du fait que “nombre de directeurs financiers ont pris conscience qu’avant la crise, beaucoup d’entreprises étaient dans l’euphorie” et se sont concentrées sur la rentabilité à court terme.

“Ce que nous réalisons aussi c’est que la recherche du rendement maximal peut être destructrice”, a souligné M. Pichard.

“Exiger des rendements de 20% par an dans un économie qui progresse entre 3 et 5% par an, en moyenne, dans les bonnes années, cela incite les entreprises à se focaliser sur le court terme, à privilégier les projets les plus risqués et à mettre au second plan les investissements pourtant essentiels mais jugés moins rentables à court terme”, a-t-il poursuivi.

Or, relève-t-il, “pour qu’une entreprise soit performante, elle doit aussi, et certains l’avaient peut-être perdu de vue avant la crise, être pérenne” et “mieux prendre en compte la notion de développement durable”.

De même l’endettement, qui était considéré comme un levier financier, “aujourd’hui crée l’inquiétude”. Les entreprises “ont pris conscience pendant la crise de l’effet parfois dévastateur d’un excès d’endettement” et diminuent leurs risques financiers.

La 3e édition de ce baromètre a été réalisée par le CSC, spécialisé dans le management d’entreprises, et l’institut TNS Sofres en novembre et décembre 2009.