Desserte maritime de la Corse : un député demande la fin des distorsions de concurrence

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à quai, le 11 octobre 2009 au Port autonome de Marseille lors d’une grève (Photo : Anne-Christine Poujoulat)

[17/02/2010 14:58:58] MARSEILLE (AFP) Le député UMP des Bouches-du-Rhône Roland Blum a demandé au gouvernement de “mettre fin aux distorsions de concurrence” concernant la desserte maritime de la Corse, a-t-il indiqué mercredi.

La desserte de la Corse bénéficie d’une délégation de service public (DSP) visant à assurer la continuité territoriale pour atténuer les contraintes de l’insularité. Cette DSP ne concerne que les lignes entre Marseille et les ports corses (Bastia, Ajaccio, Calvi, l’Ile-Rousse, Propriano et Porto-Vecchio).

Elle a été attribuée par la Collectivité territoriale de Corse (CTC) conjointement à la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) et à la Compagnie méridionale de navigation (CMN), en juin 2007 à l’issue d’un appel d’offres.

“Ce service public (..) est menacé par la concurrence de deux compagnies italiennes, Corsica Ferries et Moby Lines”, opérant depuis Toulon et Nice, a dénoncé le député dans un communiqué.

L’attribution de cette DSP est économiquement très importante puisqu’elle se traduit par le versement aux compagnies bénéficiaires d’environ 100 millions d’euros par an de subventions publiques.

M. Blum a cependant regretté que ces subventions aient “été largement réduites en 2009, alors que l’aide sociale au passager versée aux opérateurs (privés: NDLR) entre Toulon, Nice et la Corse bénéficie pleinement aux armateurs italiens sans le moindre contrôle”.

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Un navire “Mega Express” de la compagnie maritime “Corsica Ferries” entre dans le port de Nice le 04 juillet 2007 (Photo : Valery Hache)

Fin novembre, l’Assemblée de Corse avait réduit de 11 millions d’euros (sur un total de 106 millions) le budget de la desserte maritime de service public entre Marseille et la Corse, et supprimé 108 traversées.

M. Blum demande au gouvernement de rétablir entre les armateurs “une véritable concurrence en supprimant l’aide sociale au passager aux sociétés italiennes et en n’imposant pas la taxe carbone aux armateurs français”.

Début février, une grève des personnels des compagnies SNCM et CMN a eu lieu à l’appel de la CGT qui accuse les deux compagnies de vouloir démanteler, en accord avec l’exécutif de la collectivité territoriale de Corse, le contrat et les missions de service public attribués aux deux compagnies.

En avril, Moby Lines doit lancer une liaison Toulon-Bastia, une concurrence qui viendra s’ajouter à celle de Corsica Ferries qui assure deux liaisons depuis Toulon et Nice vers la Corse.