M. Omar Nsairi, PDG de la Société Ciments de Bizerte (SCB), a affirmé, lors de la
communication financière organisée le 16 février 2010, être choqué de la
tournure qu’a eu le titre après son introduction en Bourse. «Je n’ai jamais cru
que des personnes achèteraient des actions pour les vendre juste après.
Personnellement, j’ai mis toutes mes économies dans ce titre. Mais je voudrais
rassurer les actionnaires qu’il s’agit d’un titre qui ne s’adresse pas au court
terme mais au long terme», a-t-il précisé devant un parterre d’actionnaires,
d’analystes et de journalistes, venus nombreux.
Comme faits marquants, M. Nsairi a indiqué que le groupe chinois retenu pour le
marché d’extension de la capacité de production de la cimenterie s’est désisté
pour l’appel d’offres. Ce qui fait que ce projet n’est pas une priorité à
l’heure actuelle, surtout que le second soumissionnaire a proposé un coût élevé,
allant jusqu’à 350 millions de dinars, qui s’ajoute à l’incertitude relative de
son offre initiale. «Suite à cela, la SCB a actualisé ses objectifs. Le projet
d’extension n’est pas le plus important, actuellement, mais la réalisation du
Programme de Mise à Niveau II, oui», précise M.Nsairi. Ce programme, d’un coût
de 150 MDT, permettra à la SCB d’élever la capacité du four II pour atteindre
3.500 tonnes de clinker par jour contre 2.000 tonnes, actuellement. La
consommation en énergie calorifique sera ramenée à 740 thermies à la tonne
contre 900 thermies, soit une baisse de 18%.
Pour le projet de la coke de pétrole, le patron de la SCB a admis que les
travaux ont pris beaucoup de retard mais seront finalisés au 30 avril 2010. «Le
projet est réalisé par un groupe tunisien très important qui nous a
malheureusement causé beaucoup de retard. Les premiers essais démarreront au
mois de mai 2010, si tout va bien», a-t-il expliqué. Sachant que la coke de
pétrole permettra à la SCB de réduire jusqu’à 50% sa facture énergétique, soit
près de 13 MDT contre 25 MDT auparavant.
Pour l’année 2009, la société n’a pas réalisé ses objectifs en matière de
bénéfices nets, soit 2,4 MDT contre 4,7 MDT comme prévision initiale, due
essentiellement à un prix de revient élevé de ses produits, aux coûts d’énergie
ainsi qu’aux frais de personnel. M.Nsairi affirme, sur ce plan, que 96 agents
ont été mis à la retraite ; ce qui ramène l’effectif total à 354 au 1er janvier
2010, permettant de réduire ainsi de 20% les frais de personnel.
Pour 2010, M. Nsairi a assuré que la demande du ciment sera soutenue tant sur le
marché local qu’à l’export. Il relève, ainsi, que les livraisons de la SCB au
marché local ont augmenté de 18% et les exportations ont été doublées. Ce qui
amènera la société à réviser ses prix à la hausse.
Un optimisme que M.Nsairi a voulu partager avec les actionnaires. Mais qui ne
cache pas un certain malaise sur les perspectives d’avenir de la SCB sur le
court terme. D’ailleurs, M.Nsairi semble lui aussi inquiet de la concurrence,
surtout avec l’annonce de la construction de trois nouvelles cimenteries au
cours des prochaines années. C’est sans doute dans cette optique que s’inscrit
le PMN II,.