és le 6 mars 2008 à Paris (Photo : Martin Bureau) |
[17/02/2010 23:25:55] PARIS (AFP) Notaires, experts-comptables ou architectes, les professions libérales, santé exceptée, ont des revenus élevés surtout dans le domaine du droit, mais les femmes y ont globalement des revenus inférieurs de 44% aux hommes, selon une étude de l’Insee parue jeudi.
A l’exception des médecins, 173.000 professionnels exerçaient en libéral en métropole en 2007 des métiers aussi divers qu’avocat, notaire, huissier, auxiliaire d’assurance, expert-comptable, architecte, géomètre ou informaticien, dans les domaines du droit, de la finance-assurance ou du conseil-cadre de vie.
Le revenu d’activité libérale moyen de ces professions très qualifiées s’élevait à 74.800 euros par an, “soit nettement plus que celui de l’ensemble des non-salariés de l’industrie, du commerce et des services (environ 31.000 euros) ou des cadres salariés du secteur privé (46.000 euros)”, note l’Insee.
Si l’on prend en compte les personnes déclarant des revenus nuls (dus pour plus d’un tiers à une installation récente), le revenu moyen déclaré aux Ursaff était ramené à 69.300 euros.
Le sexe influence beaucoup le revenu: les femmes gagnent 44% de moins que les hommes dans l’ensemble des professions libérales (santé exceptée), ce qui “s’explique probablement pour partie par des durées du travail plus faibles”, selon l’étude.
C’est dans le droit, domaine le plus féminisé, que l’écart moyen de revenus est le plus criant (117%), cet écart étant de 82% dans la finance et de 47% dans le conseil.
Quel que soit le domaine, l’ancienneté accroît le revenu, “car il faut du temps pour se faire une clientèle” et pour “améliorer ses compétences et les valoriser financièrement”. Mais l’expérience permet à un homme de multiplier son revenu davantage qu’à une femme.
Les membres de ces professions libérales sont en moyenne plus âgés (46 ans) que les cadres du privé (42 ans). Un quart a 55 ans au moins, contre un huitième parmi les cadres du privé.
Ils sont inégalement répartis sur le territoire, représentant moins de 4% des actifs en Picardie mais près de 10% en Ile-de-France.
Le droit, où l’accès est toujours lié à la détention d’un diplôme, est le domaine d’activité libérale le plus jeune (moyenne d’âge de 44 ans) et le plus féminisé (44% de femmes globalement et 54% chez les moins de 45 ans).
C’est le domaine le plus rémunérateur. Le revenu d’activité libéral s’élève en moyenne à 109.500 euros par an dans le droit. Le revenu médian (50% gagnent plus et 50% gagnent moins) est de 58.000 euros.
Si les huissiers (en moyenne 100.000 euros annuels) et les notaires (229.700 euros) se distinguent par des revenus annuels moyens “très élevés”, les avocats, qui représentent les trois quarts des professionnels libéraux du droit, perçoivent moins (environ 61.000 euros).
Dans la finance et les assurances, domaine traditionnellement masculin qui se féminise lentement et où travaillent relativement moins de diplômés du supérieur, les auxiliaires d’assurance ont les revenus moyens les plus importants (70.400 euros annuels).
Et dans le conseil-cadre de vie, domaine très peu féminisé même parmi les plus jeunes, les experts-comptables ont les plus forts revenus (74.500 euros), tandis que les informaticiens (conseil, élaboration de logiciels…) gagnent presque deux fois moins en moyenne.
Tous ces revenus résultent de la seule activité non salariée, mais 12% de ces professionnels ont exercé simultanément en 2007 une activité non salariée et une activité salariée, principalement dans le privé, précise l’Insee.