Tunisie-Banque mondiale : “Les forces vives doivent redoubler d’efforts pour endiguer le chômage”

En présence des MM. Mats Karlson, Directeur du Département Maghreb-Moyen-Orient
à la Banque mondiale, Abdelhamid Triki, secrétaire d’Etat auprès du ministre du
Développement et de la Coopération international, chargé de la Coopération
internationale et de l’Investissement Extérieur, et N’Dyamé Diop, Représentant
Résident de la B.M dans notre pays, une journée d’information sur le Cadre de
Partenariat Stratégique (CPS 2010-2013) de la
Banque mondiale pour la Tunisie a
été organisée, le 12 février 2010, dans un hôtel Centre-Ville de la capitale,
afin d’expliciter l’engagement à court et long terme du principal bailleur de
fonds international dans la région, de valoriser une longue tradition de
collaboration entre les deux parties et de sensibiliser l’opinion publique et
les décideurs économiques du pays sur les avantages de la libéralisation des
échanges internationaux, les bienfaits de l’intégration régionale, dans un
contexte mondialisé où seuls les grands pôles de développement peuvent
influencer le cours des événements et l’urgence, pour l’appareil productif
local, de coller aux standards mondiaux relatifs à la bonne gouvernance, à la
certification, à la traçabilité et au respect de l’environnement.

Dans son allocution de bienvenue, M. Karlson a mis l’accent sur les convergences
entre les priorités de la Banque mondiale et les objectifs du XIème Plan de
développement. Il s’est dit aussi confiant dans la capacité des Tunisiens à se
hisser au premier rang des nouvelles technologies dans les domaines énergétique,
hydrique et urbain, et réaffirmé la constance de l’expertise et de l’aide
financière de ses départements vis-à-vis d’un pays soucieux de mener à bien son
PND dans le contexte global d’une gestion économique pragmatique, de maintenir
sa dette BIRD à des niveaux modérés et de renforcer la mobilisation de son
propre financement interne et externe.

De son côté, M. Abdelhamid Triki, tout en réitérant l’attachement des pouvoirs
publics aux réformes structurelles, nécessaires pour accéder à une économie à
valeur ajoutée plus élevée, à l’ouverture graduelle du marché local aux
impératifs de la mondialisation et à une transition audacieuse vers une
croissance verte, porteuse de progrès, de bien-être et d’employabilité, a
rappelé l’impact négatif de la crise financière internationale sur la sphère
réelle des performances du pays des dernières années, qui dispose, malgré tout,
de 180 jours de réserves de change, l’importance des travaux analytiques de
qualité de la Banque mondiale dans les domaines de l’emploi, du tourisme, de la
santé et des pôles de compétitivité et le maintien du déficit budgétaire du pays
à hauteur de 3%, accompagnée d’une croissance, évaluée à 3,1% en 2009, soit
moins de 2,5% par rapport à 2008, en raison, dit-il, du tassement de la
consommation dans l’aire européenne.

«Les engagements de la BIRD en Tunisie, depuis 1964, ont atteint 5,5 milliards
de dollars dont 5,1 milliards ont été déboursés sur 112 projets achevés et 15 en
cours d’exécution», précise M. Triki, qui met en relief la solvabilité du pays
dont les remboursements sur l’ensemble des prêts accordés s’élèvent à 4,1
milliards de dollars, la volonté de l’Etat de faire de la capitale un pôle
régional des
services financiers, capable de drainer les investissements et de
renforcer l’efficacité de l’économie nationale et l’approche flexible du contenu
de ce CPS 2010-2013, en symbiose avec le XIème Plan de développement et les
indicateurs de performance à atteindre.

Pour notre interlocuteur, en dépit d’une politique budgétaire continue,
proactive, une inflation sous contrôle, située à 3% (sauf en 2008 à cause des
effets de la conjoncture internationale) et une baisse du ratio de la dette
publique, impliquant une chute des paiements d’intérêt, les forces vives de la
nation doivent redoubler d’efforts pour endiguer le chômage, situé à 14,1% en
2008, dont 57% sont des diplômés de l’enseignement supérieur, améliorer
l’environnement des affaires, marqué encore de l’empreinte de l’Etat providence
et d’accélérer la transformation structurelle de l’économie afin d’accroitre la
productivité, créer un nombre suffisant d’emplois qualifiés et mieux positionner
la Tunisie dans la course effrénée aux
IDE que se livrent les pays du pourtour
méditerranéen.

A la fin de cette journée d’information sur le Cadre de Partenariat Stratégique
2010-2013, Madame Eavan O’Halloran, chargée des Opérations Principales à la
Banque mondiale, a explicité le champ d’intervention de l’institution financière
internationale, qui entend, dans les prochaines années, insiste-t-elle, mettre
l’accent sur les projets relatifs au renforcement des compétences des
professionnels et des diplômés, les politiques volontaristes visant le
désenclavement des régions intérieures du pays (Nord-ouest, Sud-est) et les
initiatives audacieuses en relation avec la promotion des niches des TIC,
réservoir des talents de l’économie de demain, où l’employabilité est assuré, la
performance du secteur agricole, dont le potentiel demeure sous exploité, le
développement durable, la préservation du patrimoine culturel et le changement
climatique.