ège de l’organisme à Washington (Photo : Tim Sloan) |
[19/02/2010 20:58:39] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international a annoncé vendredi qu’il rendait au Zimbabwe son droit de vote au sein de l’institution, suspendu depuis 2003 pour cause d’arriérés.
La plus haute instance de décision du FMI, son conseil d’administration, a voté vendredi en faveur de cette décision, a annoncé le Fonds dans un communiqué.
Le Zimbabwe a de nouveau accès aux ressources générales du Fonds, lui permettant de disposer librement de ses réserves sous forme Droits de tirage spéciaux (DTS), l’unité de compte du FMI.
Ce pas vers la normalisation des rapports entre Harare et l’institution de Washington ne permet pas dans l’immédiat au pays de prétendre à un prêt. Le Zimbabwe doit en effet d’abord combler des arriérés qui se montaient au 31 décembre à 140 millions de dollars, a rappelé le FMI.
La somme représente près de 4% du produit intérieur brut zimbabwéen, selon une estimation du FMI.
Depuis mai, le pays effectue des versements trimestriels de 100.000 dollars, qui en l’état actuel ne lui permettront pas de régler le problème avant très longtemps.
Et le problème d’arriérés du Zimbabwe n’est pas limité au FMI. Un responsable de l’institution a indiqué lors d’une conférence téléphonique le pays cumulait un passif de 1,3 milliard de dollars auprès de trois institutions financières internationales (le FMI, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement).
Le remboursement pourrait éventuellement permettre au Zimbabwe de commencer à négocier une réduction de sa dette.
Le Zimbabwe, dont l’économie a été dévastée par la politique du président Robert Mugabe, était passé près de l’exclusion du FMI en 2006, sur fond d’impayés, de crise humanitaire et d’hyperinflation.
Trois mois après la formation en février 2009 d’un gouvernement d’union nationale, le Fonds avait repris des relations avec le pays, en lui offrant de nouveau son assistance technique.
A l’issue d’une mission à Harare en octobre, le FMI avait noté “une reprise économique naissante et des améliorations pour les conditions de vie des Zimbabwéens”, et appelé à faire avancer les réformes économiques pour espérer obtenir le soutien de donateurs internationaux.
Fin janvier, l’ambassadeur américain à Harare, Charles Ray, avait indiqué que son pays était favorable à cette mesure pour le Zimbabwe. Les Etats-Unis, qui peuvent à eux seuls bloquer toute décision au conseil d’administration, étaient perçus comme le principal obstacle.
Conformément à son habitude, le FMI n’a pas détaillé comment avaient voté les 24 pays ou groupes de pays représentés au sein du conseil d’administration.