Le trafic aérien, surtout intérieur, fortement perturbé mardi par une grève des contrôleurs

[22/02/2010 19:37:45] PARIS (AFP)

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ôleurs aériens dans la tour de contrôle de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle en 2007. (Photo : Francois Guillot)

Un vol sur deux va être annulé à Orly et un sur quatre à Roissy, et des aéroports de province fermés, mardi, en raison d’une grève jusqu’à samedi matin des contrôleurs aériens, à l’appel de syndicats inquiets de la création d’une structure européenne chapeautant leur activité.

Mi-janvier, un mouvement social avait déjà perturbé pendant deux jours le trafic aérien pour les mêmes raisons, et ce malgré des garanties données par le ministre des Transports Dominique Bussereau.

La grève, qui épargnera plus les liaisons internationales, affectera en priorité les court et moyen courriers, et donc les vols intérieurs. Ainsi, les aéroports de Pau, Biarritz, Grenoble, La Rochelle et Chambéry seront fermés, a indiqué l’Union des aéroports français (UAF).

“Nous prévoyons 25% de vols annulés à Roissy-Charles de Gaule et 50% à Orly”, a déclaré lundi à l’AFP un porte-parole de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), dont les syndicats craignent le démantèlement, via le regroupement européen.

“La DGAC ne sera pas démantelée, elle ne disparaîtra pas”, a pour sa part assuré lundi son directeur Patrick Gandil, lors d’une rencontre avec des journalistes.

La France a pour projet de créer à l’horizon 2012 une structure européenne de contrôle aérien avec cinq autres pays (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne, Suisse), allant au-delà de la coopération actuelle, et ce dans le but d’aller vers une plus grande efficacité.

Le ciel européen possède 27 systèmes de contrôle aérien et la Commission souhaite aller vers une simplification alors que le trafic pourrait augmenter de 50% dans les 15 prochaines années.

Mais les syndicats redoutent “des conséquences sociales” pour les 4.400 aiguilleurs du ciel français de la DGAC, qui emploie au total 12.000 personnes ayant le statut de fonctionnaires.

Les discussions entre la direction de l’aviation civile et les organisations syndicales sur ce projet Fabec (Bloc d’espace fonctionnel d’Europe centrale) ont débuté en automne 2009 et se poursuivent.

Mais selon la CFDT, qui appelle à faire grève seulement jeudi, “il faut des choses plus concrètes sur la table car on en est réduit à des suppositions qui alimentent les craintes”.

L’intersyndicale CGC-CGT-FO-Unsa/Iessa, qui demande l’abandon du projet Fabec, a donc décidé de se lancer dans un mouvement de quatre jours.

Selon elle, “créer un organisme international conduira immanquablement à l’éclatement et au démantèlement de la DGAC”. Elle réclame aussi une révision à la hausse du nombre d’embauches prévues en 2010 et 2011, 190 départs en retraite ne devant pas être remplacés en 2010.

Le Syndicat national des contrôleurs aériens (SNCTA), majoritaire avec 54% des voix, n’appelle pas à la grève.

Dans un geste d’apaisement, le ministre des Transports, Dominique Bussereau, avait annoncé en janvier le retrait du projet de changement de statut de la DGAC en établissement public.

La direction de la DGAC a aussi tenté de donner des gages aux syndicats début février en assurant que la future structure européenne serait “bien un système public dirigé par les gouvernements”, confirmant que “les personnels français au sein de l’organisation internationale seront bien fonctionnaires”.

Pour sa part, l’UAF, qui regroupe la quasi-totalité des aéroports du pays, a appelé dans un communiqué les personnels de la DGAC à “sortir de leur syndrome de la tour assiégée pour mieux prendre pied dans la réalité”.