USA : la confiance des consommateurs à son plus bas depuis avril

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écembre 2002 (Photo : Robyn Beck)

[23/02/2010 16:55:39] WASHINGTON (AFP) La confiance des consommateurs américains a chuté en février à son plus bas niveau depuis avril, les ménages étant plus pessimistes, aussi bien sur la conjoncture actuelle que dans leurs prévisions, selon l’indice publié mardi par l’institut privé Conference Board.

L’indice a reculé de 10,5 points, à 46,0, alors que les analystes tablaient sur une légère baisse, à 55,0.

Les deux composantes de cet indicateur ont lourdement chuté.

L’appréciation des ménages sur la conjoncture actuelle, à 19,4 (contre 25,2 en janvier), a atteint de nouvelles profondeurs lors de cette crise: elle est au plus bas depuis février 1983.

Les prévisions des ménages sur l’évolution de l’économie dans les six mois à venir est pessimiste également, avec un indice à 63,8 (contre 77,3 en janvier), son plus bas niveau depuis juillet.

Le Conference Board a relevé “des inquiétudes à propos des conditions économiques actuelles” et “une combinaison d’angoisses sur les revenus et sur l’emploi” qui, selon ses prévisions, “devraient limiter la consommation”.

Parmi les 5.000 ménages interrogés jusqu’au 17 février, la part de ceux trouvant les conditions économiques “mauvaises” a grimpé à 46,3% (contre 44,7% en janvier), et celle des sondés trouvant les emplois “difficiles à trouver” a atteint 47,7% (contre 46,5%).

Dans les six mois à venir, seuls 16,7% anticipent une amélioration de la conjoncture, un chiffre au plus bas depuis avril. Et 24,6% craignent “moins d’emplois”, un pourcentage au plus haut depuis octobre.

Le chômage est de très loin la principale inquiétude des consommateurs américains. L’un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed), Narayana Kocherlakota, relevait le 16 février que “tous ceux nés après 1968” n’avaient jamais connu un marché de l’emploi aussi difficile.

Malgré une baisse du taux de chômage à 9,7% en janvier (contre 10,0% les deux mois précédents), les demandes d’allocation chômage ont eu tendance à remonter depuis le début de l’année.

“Les inquiétudes des consommateurs sont justifiées par les nombreux obstacles qui se dressent face à eux (…) Un chômage élevé, une croissance modeste des salaires (…) et la difficulté à obtenir des crédits mettent les finances des ménages sous pression”, a souligné Scott Hoyt, de Moody’s Economy.com.

La part de ceux prévoyant une hausse de leurs revenus dans les six mois, à 9,5% (contre 11,0% en janvier) est au plus bas depuis avril.

M. Hoyt a cependant relativisé les chiffres en soulignant que la météo pesait traditionnellement sur le moral des sondés, et qu’elle avait été très mauvaise en février.

Brian Bethune, d’IHS Global Insight, a également relevé les difficultés récentes des marchés financiers, qui pèse sur les ménages américains qui y investissent traditionnellement largement, et une dégradation du climat politique à Washington.

“La chute de la confiance peut brièvement retirer de l’élan à la consommation de manière brève, mais nous ne la voyons pas comme un élément changeant radicalement les progrès de la reprise”, a-t-il indiqué.