Total : grève reconduite à Dunkerque malgré les concessions de la direction

[24/02/2010 11:55:10] DUNKERQUE (Nord) (AFP)

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èvistes de la raffinerie Total votent la reconduction du mouvement le 24 février 2010 à Fort-Mardyck près de Dunkerque (Photo : Philippe Huguen)

Les grévistes de la raffinerie Total de Dunkerque ont voté mercredi la reconduction du mouvement malgré de nouvelles garanties apportées mardi par la direction.

Une centaine de salariés réunis devant le site ont voté à main levée, et à l’unanimité, la poursuite de la grève, à l’appel de l’intersyndicale locale Sud (majoritaire), FO et CGT.

Au niveau national, la plupart des syndicats, mais pas Sud, avaient appelé mardi à cesser la grève après des garanties apportées par la direction de Total, notamment sur le maintien de toutes les raffineries en France, sauf Dunkerque, pendant cinq ans.

“Nous ne sommes pas pleinement satisfaits des conclusions de la négociation de mardi qui ne confirme pas le redémarrage de notre outil de travail (…), nous décidons de continuer le combat et de poursuivre la grève démarrée le 12 janvier”, a déclaré devant l’AG Patrick Leclaire, délégué FO.

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élégué Sud, Philippe Wullens face aux grévistes t le 24 février 2010 à Fort-Mardyck près de Dunkerque (Photo : Philippe Huguen)

Le délégué Sud, Philippe Wullens, qui a participé aux négociations avec la direction à Paris, était amer. “J’ai le coeur méchant aujourd’hui. Je suis vraiment déçu, mais on y ira jusqu’au bout”, a-t-il déclaré. “Il y a eu des avancées positives pour certains mardi sur la pérennisation des autres sites, mais le mot pérennisation n’a aucune valeur. Pour les salariés ça veut dire vous êtes en CDD pour cinq ans… et après?”, a-t-il ajouté.

Le délégué CGT, Marc Pigeon, a aussi appelé à la poursuite du mouvement, contrairement au mot d’ordre national de son syndicat. “On a le soutien de la CGT au niveau national”, a-t-il assuré, soulignant tout de même une avancée dans les négociations. “On a obtenu une table ronde locale avec la garantie que toutes les options seront étudiées, y compris le redémarrage”, a-t-il fait valoir.

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èvistes de la raffinerie Total le 24 février 2010 à Fort-Mardyck près de Dunkerque (Photo : Philippe Huguen)

Les syndicats ont obtenu que le comité central d’entreprise sur l’avenir du site de Dunkerque, initialement prévu le 29 mars, soit avancé au 8 mars. Pour Philippe Wullens, la grève doit se poursuivre au moins jusqu’à cette date.

La raffinerie Total de Dunkerque, qui emploie 380 salariés (plus environ 400 personnes chez les sous-traitants) a été arrêtée en septembre par la direction pour réduire des surcapacités de production en France.

Les salariés se sont mis en grève le 12 janvier, bloquant l’activité logistique du site, pour protester contre l’absence d’information sur leur avenir et ont entraîné la semaine dernière les autres raffineries françaises du groupe dans une grève illimité.