GDF Suez veut construire une centrale nucléaire en vallée du Rhône, selon les Echos

photo_1267007734704-1-1.jpg
à La Défense, le 12 juin 2009 (Photo : Loic Venance)

[24/02/2010 10:41:16] PARIS (AFP) GDF Suez veut construire une centrale nucléaire équipée d’un réacteur de 3e génération moins puissant que l’EPR dans la vallée du Rhône, selon Les Echos de mercredi, le ministre de l’Energie Jean-Louis Borloo assurant de son côté qu'”aucune décision” en ce sens n’avait été prise.

Selon Les Echos, le groupe d’énergie, qui n’a pas souhaité faire de commentaire, veut construire une nouvelle centrale nucléaire dotée d’un réacteur de troisième génération Atmea, plus petit que l’EPR, dans la vallée du Rhône et a écrit une lettre en ce sens au ministre de l’Ecologie et de l’Energie.

GDF Suez “a évidemment sa place dans le dispositif nucléaire français mais il n’y a, à cette heure, aucune décision prévue pour une nouvelle centrale ou un nouvel EPR français”, a réagi M. Borloo sur France 2.

“Si la question se posait un jour, on verrait, et GDF Suez a des compétences”, a-t-il toutefois ajouté.

Selon Les Echos, la mise en service de la centrale que souhaiterait construire GDF Suez pourrait intervenir “peu après 2020”.

“L’Atmea ne saurait se développer à l’international sans disposer d’une référence domestique”, a écrit le patron de GDF Suez à M. Borloo, selon les extraits cités par le journal.

“En engageant sans tarder l’Atmea, l’Etat tirerait la première leçon de l’expérience d’Abou Dhabi en permettant à la filière française de diversifier son offre”, argumente M. Mestrallet dans ce courrier.

Partie prenante du fiasco de l'”équipe de France du nucléaire” à Abou Dhabi, qui avait vu un consortium français se faire souffler un méga-contrat de 20 milliards de dollars par le sud-coréen Kepco, GDF Suez était même chef de file pour cet appel d’offres, avant de devoir céder cette place à EDF, à la demande du client.

Pour expliquer l’échec de l’EPR à Abou Dhabi et ses difficultés à s’exporter, les observateurs avaient souvent évoqué son prix élevé, sa puissance parfois mal adaptée aux réseaux de ses potentiels clients, et le fait qu’aucun EPR ne soit déjà construit.

“En demandant à Areva et GDF Suez de se rapprocher pour ce projet, l’Etat ferait aussi le choix d’une organisation industrielle dans laquelle le concepteur/fournisseur, Areva, noue des partenariats non exclusifs avec l’architecte/exploitant, ici GDF Suez”, écrit également M. Mestrallet, prenant ainsi partie dans le débat sur l’organisation de la filière nucléaire française, relancé après l’échec d’Abou Dhabi.

Ce choix irait à l’encontre de celui prôné par le nouveau PDG d’EDF Henri Proglio, qui milite, lui, pour faire de l’électricien le chef de file de la filière en France.

GDF Suez, un des principaux concurrents d’EDF en France, exploite déjà sept réacteurs nucléaires en Belgique, via sa filiale Electrabel, et a une participation dans deux réacteurs nucléaires français, mais peine pour l’instant à s’imposer dans le nucléaire civil.

En 2009, outre l’échec d’Abou Dhabi, le groupe avait également essuyé un revers quand l’Etat lui avait préféré l’électricien hexagonal pour la construction du deuxième EPR français, à Penly (Seine-Maritime). Associé à Total, GDF Suez possèdera toutefois un tiers de ce réacteur.