Aiguilleurs du ciel : les syndicats maintiennent le suspense

[24/02/2010 23:02:03] AEROPORT D’ORLY (AFP)

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ôleurs aériens dans la tour de contrôle de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle en 2007. (Photo : Francois Guillot)

Inquiets d’un projet de fusion européen, les aiguilleurs du ciel ont maintenu mercredi soir le suspense sur leur mouvement de grève entamé la veille, après avoir été reçus par le gouvernement.

Le cabinet du ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo a assuré avoir apporté “toutes les garanties nécessaires aux personnels et à la pérennité de la DGAC”, à l’issue de cette réunion de quatre heures.

Le ministère s’est engagé à “rassurer les personnels sur le maintien de leurs statuts, sur le futur statut de l?organisme qui doit être mis à l?étude et d?écouter tous les acteurs du système aérien français dans ce qu?ils ont à proposer”.

L’intersyndicale (CGC, CGT, FO, Unsa/Iessa) réservait sa décision sur la poursuite de son action, mouvement le temps d’étudier cette proposition, a fait savoir le délégué CGT Norbert Bolis.

Ce dernier n’a pas exclu un sortie de crise rapide à condition “de se faire entendre pleinement” dans la mission de concertation confiée la veille par le ministère au député européen PS Gilles Savary.

Cette commission sera chargée d’étudier le projet de fusion du contrôle aérien avec cinq autres pays européens, un projet, baptisé “bloc fonctionnel d?espace aérien d?Europe Centrale” (FABEC), que dénoncent les syndicats.

“D’un point de vue pratique, il n’y a pas d’empêchement à reprendre le travail demain”, a encore déclaré M. Bolis, tout en précisant que le trafic resterait en tout état de cause “perturbé”.

Avant la rencontre au ministère, l’intersyndicale avait constaté la “reprise du dialogue social”, tout en déplorant “qu’il ait fallu une nouvelle grève, fortement suivie, pour en arriver là”.

De son côté, M. Borloo avait espéré que la grève s’achève “d’ici la fin de la journée”.

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à l’aéroport d’Orly, le 23 février 2010 en raison d’une grève des aiguilleurs du ciel (Photo : Fred Dufour)

En attendant, de nombreux retards et des annulations ont été enregistrés pour la seconde journée consécutive dans les aéroports parisiens et en province.

Un vol sur deux a été annulé à Orly et un sur quatre à Roissy, selon une source aéroportuaire.

L’ambiance est restée relativement calme mercredi malgré les files d’attente devant les comptoirs des compagnies aériennes.

“C’est infernal. Je suis énervé car mon vol était confirmé hier soir et ce matin il ne l’est plus”, pestait Jean-Philippe, 45 ans. “Je vais peut-être opté pour le train de nuit, ça sera plus sûr”, regrette-t-il.

Les Aéroports de Paris recommandent aux voyageurs d’appeler leur compagnie avant de se rendre à l’aéroport.

En province, le trafic a aussi subi de fortes perturbations. En Europe, la grève a surtout eu un impact aux Pays-Bas, où de gros retards ont été constatés à Schiphol

Le préavis, déposé par les quatre syndicats de l’aviation civile, court en théorie jusqu’à samedi.

Les syndicats français redoutent “des conséquences sociales” pour les 4.400 aiguilleurs du ciel français de la DGAC, qui emploie 12.000 fonctionnaires.

Un texte législatif européen, dit “Ciel unique” et révisé en mars 2009, prévoit une coopération accrue entre pays voisins répartis dans des “blocs d’espace aérien fonctionnels”, obligatoirement opérationnels pour 2012.

Les pays de l’Union européenne vont désormais être tenus à des objectifs contraignants de performance pour une meilleure sécurité, une capacité accrue de l’espace aérien, une réduction des coûts, une protection de l’environnement.