A400 M : EADS a donné son accord aux propositions des sept pays clients

[25/02/2010 14:01:54] PALMA DE MAJORQUE (Espagne) (AFP)

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à l’atterrissage le 11 décembre 2009 à Séville, en Espagne (Photo : Bertrand Guay)

La firme aéronautique européenne EADS a donné son accord aux propositions de sept pays clients de l’avion de transport militaire A400 M sur le partage des surcoûts du programme, a indiqué jeudi le ministre français de la Défense Hervé Morin.

“On a eu hier soir une réponse d’EADS à la lettre envoyée il y a quelques jours par les Etats. Désormais, il n’y a plus d’exigences financières d’EADS”, a déclaré M. Morin, confirmant ainsi l’accord de principe annoncé la veille par sa collègue espagnole Carme Chacon.

Il venait de se réunir pour faire le point sur les négociations financières avec EADS avec ses homologues des sept pays partenaires (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Royaume-Uni et Turquie) en marge d’un conseil des ministres de la Défense de l’UE à Palma de Majorque (Espagne).

Ces pays avaient proposé à EADS deux milliards d’euros d’aide auxquels il faut ajouter 1,5 milliard d’avances remboursables, prévenant le constructeur qu’ils ne feraient pas un pas de plus.

“EADS ne demande plus un pas supplémentaire au-delà des deux milliards. C’est une avancée majeure”, a insisté le ministre français.

Pour couvrir le reste des surcoûts de 5,2 milliards d’euros, EADS devra donc supporter au total 1,7 milliard d’euros de charges, soit 900 millions de plus que les 800 millions d’euros qu’elle avait déjà consenti à apporter.

On se dirige donc vers “un contrat profondément remanié, un nouveau contrat en quelque sorte”, a dit M. Morin, ajoutant sans plus de précisions qu’il comportera “bien entendu une clause de révision des prix”.

Avant que soit signé le contrat rectifié, EADS voudrait cependant que soient réglées “une série de questions”, notamment “que les sept pays partenaires ne diminuent pas fortement leurs commandes”, qui était de 180 avions au lancement du programme de 20 milliards d’euros en 2003, a indiqué M. Morin.

“Parmi les points à régler, EADS a indiqué dans son courrier que cela ne peut se faire que dans l’hypothèse où les Etats ne renoncent pas à une partie importante du programme”, a déclaré M. Morin à quelques jounalistes.

Il a rappelé que les Britanniques avaient déjà annoncé leur intention de réduire de trois avions leur commande, qui passerait ainsi de 25 à 22. La France “maintiendra” sa commande de 50 avions, a précisé M. Morin.

Les autres principaux clients sont l’Allemagne, avec 60 A400 M et l’Espagne avec 27.

Autre point technique que EADS voudrait voir réglé, “celui des spécifications technologiques très élevées qui comportent des risques industriels”, a ajouté M. Morin.

Cette question devra notamment être réglée avec l’Allemagne, qui exige une grande aptitude du quadriturbopropulseur à la navigation à basse altitude, et donc un excellent niveau de suivi de terrain, proche de celui des chasseurs-bombardiers, selon une source diplomatique.

Autre question en suspens, a précisé le ministre français, celle de la répartition entre les sept pays des 1,5 milliard d’euros d’avances remboursables.

Si l’Espagne, la Belgique et le Luxembourg ont confirmé qu’ils y contribueraient, seule la France a pour l’instant avancé un chiffre, – 400 millions d’euros -, a souligné M. Morin.

Cela pose des problèmes budgétaires au Royaume-Uni et l’Allemagne ne s’est pas prononcée.

Dans un communiqué, l’Espagne se félicite d’une “avancée significative” et indique que la réponse d’EADS va être “évaluée”.