Natixis gèle les bonus supérieurs à 5.000 euros

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énéral de Natixis, filiale du groupe BPCE, Laurent Mignon le 26 août 2009 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[25/02/2010 14:20:31] PARIS (AFP) La banque Natixis, filiale du groupe BPCE, va geler les bonus supérieurs à 5.000 euros qui doivent être versés au titre de 2009 jusqu’à la publication des résultats du premier trimestre 2010, qui devront être bénéficiaires pour que l’enveloppe soit débloquée.

La banque créée juste avant la crise financière, et qui lui a payé un très lourd tribut, a pris cette décision “compte tenu des pertes enregistrées au premier semestre (2009, ndlr) et du résultat net 2009 qui s’établit à -1,707 milliard d’euros”, selon un communiqué publié jeudi.

Les bonus supérieurs à 5.000 euros ne seront donc versés qu'”après confirmation et annonce de résultats positifs” au premier trimestre, soit trois trimestre consécutifs de profits (en comptant les deux derniers trimestres de 2009).

Un dispositif que Natixis qualifie de “réaliste et responsable”.

Le directeur général Laurent Mignon a précisé, lors de la conférence de presse de présentation des résultats, que la banque comptait 750 opérateurs de marché et avait prévu pour eux une enveloppe de 48 millions d’euros de bonus à verser en 2010.

M. Mignon a précisé qu’environ 50 millions de bonus supplémentaires seraient différés sur les trois exercices suivants l’année considérée.

Cette somme ne pourra donc être versée, sous conditions de performance, qu’en 2011, 2012 et 2013.

Rapporté aux effectifs des activités de marché, cela représente donc un montant moyen total (partie immédiate et différée) de bonus de 130.000 euros.

M. Mignon a annoncé que sa rémunération variable atteindrait 500.000 euros, dont 70% seront différés et versés, sous réserve de performance, uniquement en titres.

La partie numéraire versée dès 2010 sera elle gelée dans l’attente des résultats du premier trimestre, à l’instar de la mesure annoncée pour l’ensemble des opérateurs de marché de la banque, a expliqué M. Mignon.

Par ailleurs, le président du directoire de BPCE et du conseil d’administration de Natixis, François Pérol, a indiqué qu’il ne percevrait pas de rémunération variable en 2010 au titre de 2009.

M. Pérol a ajouté que “si le groupe est bénéficiaire en 2010”, il percevra une rémunération variable en 2011.

La banque a annoncé que la taxe exceptionnelle de 50% sur la partie des bonus supérieure à 27.500 euros imposée par le gouvernement se montait à 37 millions d’euros, “ce qui dégrade significativement le coefficient d’exploitation et le résultat brut d’exploitation”.

Après des scandales à répétition l’an dernier, les banques françaises se sont efforcées de faire profil bas cette année en matière de rémunérations.

Le PDG de la Société Générale Frédéric Oudéa a ainsi annoncé la semaine dernière qu’il renonçait à son bonus, à ses stock-options et à recevoir des actions gratuites en 2010 au titre de 2009, alors que ses équipes de marché vont percevoir 250 millions d’euros de rémunération variable.

BNP Paribas, dont le bénéfice a doublé en 2009 pour atteindre près de 6 milliards d’euros, a mis pour sa part de côté un milliard d’euros pour récompenser ses 4.000 traders, dont la moitié seulement sera versée comptant en 2010.