Buzzer sur le net pour réconcilier les jeunes avec la fiction TV française

photo_1267198282513-1-1.jpg
Le sigle de Facebook (Photo : Leon Neal)

[26/02/2010 15:33:06] PARIS (AFP) Pour réconcilier les jeunes avec la fiction française, les télévisions multiplient les initiatives sur le net: création de blogs, comptes sur Facebook et Twitter, “flashmobs” (rassemblement éclair) des acteurs ou mise en ligne des séries bien avant leur diffusion sur le petit écran.

Selon le cabinet spécialisé dans l’audiovisuel NPA Conseil, près de la moitié du public de la fiction française est âgé de plus de 60 ans et seulement 15% de moins de 35 ans. A l’inverse, la fiction américaine attire beaucoup plus de jeunes (32%).

Afin de répondre à ce problème, “les chaînes utilisent les mêmes outils de communication que les jeunes et communiquent donc sur le web”, relève Estelle Boutière, responsable des contenus chez NPA Conseil.

Pour l’heure, ces initiatives internet sont le fait des grandes chaînes, TF1, Canal+, M6 et Arte, qui restent discrètes sur les coûts des opérations.

TF1 s’est montré particulièrement offensif pour “Clem”. Diffusé le 22 février sur le petit écran, ce téléfilm a commencé son existence sur internet dès décembre, via un blog animé par son héroïne, un compte sur le réseau communautaire Facebook et des messages sur la plate-forme Twitter. Près de 100.000 visites ont été enregistrées sur le blog en deux mois.

Résultat, le téléfilm a réuni le 22 février 9,4 millions de téléspectateurs, soit la meilleure audience pour une fiction française depuis octobre 2007.

“Il est difficile de calculer l’impact, mais on ne peut qu’imaginer que le dispositif internet a aidé à doper l’audience”, relève Damien Rety, responsable de la stratégie médias de la fiction française chez TF1.

L’aventure a continué après le 22 février, puisque Clem va tchater avec les internautes la semaine prochaine. Parallèlement, un “webisode” de 3 minutes racontant la suite du téléfilm a été consulté près 900.000 fois depuis lundi.

Arte a aussi organisé un “buzz” pour sa série “Les invincibles”, sur le petit écran à partir du 9 mars. Un compte “fans” est ouvert sur Facebook et un “flashmob” diffusé depuis mi-février sur Dailymotion.

Une façon pour la chaîne franco-allemande “d’être avec son temps” et “d’attirer les jeunes qui ne nous regardent pas”, explique François Sauvagnargues, directeur de la fiction d’Arte France.

Les internautes pourront voir le premier épisode des Invincibles sur le net quelques jours avant sa diffusion, une technique déjà testée par TF1 pour le téléfilm “Beauté fatale” en octobre et par M6 pour sa série “Paris 16ème” en mars 2009.

Canal+ avait aussi mis en place tout un dispositif sur internet, autour de sa série policière phare “Braquo”.

Autre expérience sur Canal+: la chaîne payante a diffusé gratuitement son long métrage “Kali” sous forme de web-séries en octobre 2009 et ne le proposera à ses abonnés sur le petit écran qu’en décembre 2010.

Ces promotions de fictions françaises d’un nouveau type se font encore au compte-gouttes. “Nous essayons de faire du sur mesure, pour mieux toucher les jeunes”, explique M. Rety.

Une réflexion est menée au sein de TF1 sur la manière dont pourrait être utilisé internet avant la diffusion de la deuxième saison de sa série sur des quadras immatures “Mes amis, mes amours, mes emmerdes” et du pilote de “Victor Sauvage”, une série sur un vétérinaire.

Le sujet des fictions doit aussi intéresser les jeunes: “Clem” parle de la grossesse chez les adolescents, “Les invincibles” de la crise de la trentaine, “Kali” est une jeune “femme-robot” bourrée de nanotechnologies…