La banque LBG assure que le pire est passé, après de lourdes pertes en 2009

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à Londres le 25 février 2010. (Photo : Ben Stansall)

[26/02/2010 17:53:21] LONDRES (AFP) Comme attendu, le géant bancaire britannique Lloyds Banking Group (LBG), dont l’Etat détient 41% du capital, a essuyé de lourdes pertes en 2009, mais le groupe a tenté de rassurer en indiquant que ses résultats devraient s’améliorer nettement cette année et les suivantes.

LBG a précisé, dans un communiqué publié vendredi, avoir subi une perte imposable pro forma de 6,3 milliards de livres l’an dernier, sous le coup de dépréciations gigantesques.

La banque, dont l’Etat britannique détient actuellement 41,3% du capital, à la suite des plans de sauvetage bancaires lancés pendant la crise financière, a vu son chiffre d’affaires augmenter de 12% à 23,97 milliards de livres sur l’exercice écoulé.

Mais les comptes du géant bancaire, issu du rapprochement début 2009 entre la banque Lloyds TSB et sa rivale Halifax-Bank of Scotland (HBOS), une fusion réalisée dans l’urgence et avec la bénédiction du gouvernement, ont été plombés par d’énormes dépréciations, chiffrées à 24 milliards de livres.

Ces dépréciations sont liées essentiellement à des actifs risqués (principalement des prêts immobiliers) accumulés par l’ex-HBOS.

Ces résultats sont présentés en données pro forma, qui reflètent plus fidèlement le périmètre du nouveau groupe, alors qu’en données brutes, moins pertinentes selon les analystes, le groupe aurait dégagé au contraire un bénéfice net de 2,3 milliards de livres, du fait d’un gain comptable lié à l’acquisition de HBOS par Lloyds TSB.

Toutefois, au-delà de ces chiffres, la banque a donné aux investisseurs des raisons d’espérer, en indiquant que le pire était probablement passé.

“Nous sommes confiants que les charges pour dépréciations ont atteint un pic” et “nous pensons qu’elles seront significativement inférieures en 2010 par rapport à 2009”, a assuré le directeur financier Tim Tookey, cité dans le communiqué.

Il a observé que ces charges colossales avaient d’ailleurs commencé à refluer au deuxième semestre 2009, avec un recul de 21% par rapport au semestre précédent.

Et le directeur général Eric Daniels s’est également montré optimiste.

Il a mis en avant la forte croissance de l’activité, qui démontre la complémentarité des activités des ex-Lloyds TSB et HBOS, et estimant que le groupe avait pris des mesures qui devraient se traduire par une hausse des résultats.

“Nous avons établi des tendances positives en matière de coûts, de marges et de dépréciations”, et “nous sommes en train de créer une solide dynamique en matière de revenus, et nous attendons une amélioration significative de notre performance en 2010 et au-delà”, a assuré M. Daniels.

Le patron de LBG avait renoncé en début de semaine à percevoir une prime annuelle de 2,3 millions de livres (2,6 millions d’euros), pour tenter de désamorcer la polémique autour des 200 millions de livres de bonus que la banque va selon la presse payer cette année aux employés de ses activités d’investissement (un montant par ailleurs très faible par rapport aux groupes concurrents, la banque étant peu présente sur les activités de marchés).

Le groupe a de plus augmenté de 5% son objectif d’économies issues de la fusion qui lui a donné naissance, à 2 milliards de livres par an à fin 2011.

Mais les investisseurs ont accueilli ces annonces avec déception. Le cours du groupe a chuté de 4,37% à 52,5 pence, décrochant la lanterne rouge dans un marché en hausse de 1,45%.

“L’héritage de HBOS pèse encore lourdement sur Lloyds, bien que ces chiffres donnent quelques signes d’encouragement”, a résumé Richard Hunter, de la maison de courtage Hargreaves Lansdown, se disant désormais “prudemment optimiste” vis-à-vis du groupe.