En plein doute, Wall Street se tourne vers l’emploi

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évrier 2010 (Photo : Spencer Platt)

[28/02/2010 14:43:04] NEW YORK (AFP) A nouveau saisie par le doute face à une reprise d’une ampleur incertaine, la Bourse de New York se tournera la semaine prochaine vers les chiffres mensuels de l’emploi aux Etats-Unis, indicateur sensible de l’activité de la première économie mondiale.

La semaine écoulée a été “riche en événements, faute d’être fructueuse”, résume Joseph Hargett, de Schaeffer’s Investment.

Sur les cinq séances, le Dow Jones a cédé 0,74% pour terminer à 10.325,26 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 0,25% à 2.238,26 points et l’indice élargi Standard & Poor’s 500 0,42% à 1.104,49 points.

“Je décrirais (la semaine) comme une légère correction des gains des deux semaines précédentes”, juge Scott Marcouiller, de Wells Fargo Advisors, qui note que les indices Dow Jones et S&P 500 ont atteint “d’importants niveaux de résistance”.

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à la Bourse de New York (Photo : Mario Tama)

Inscriptions au chômage, immobilier, confiance du consommateur: plusieurs statistiques américaines “n’ont fait que confirmer qu’on a une reprise très très timide”, retient de son côté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.

“Qui dit +reprise timide+ dit que le marché, qui a déjà beaucoup anticipé cette reprise, n’a plus beaucoup de choses à se mettre sous la dent pour progresser”, explique-t-il.

Les investisseurs restent en outre méfiants face à la persistance des inquiétudes entourant la dette publique de la Grèce, et à la volonté des parlementaires américains de réguler davantage le système financier.

“On est face à des tas de vents contraires, et malgré tous ces vents contraires, les indices se portent plutôt bien”, relativise M. Volokhine. “Tout indique que personne ne veut faire un pari très fort dans un sens ou dans l’autre: pratiquement tous les jours de la semaine on a vu des mouvements importants en cours de séance”, qui se sont atténués en fin de journée.

Dans ce contexte de prudence, Wall Street devrait se montrer sensible à une nouvelle salve d’indicateurs américains la semaine prochaine, avec pour point d’orgue vendredi les statistiques mensuelles de l’emploi, toujours attendues avec une grande nervosité.

“Aucun doute, ce sera LE chiffre de la semaine”, résume Scott Marcouiller. “On peut toujours parler de la dette de la Grèce, mais ce qui compte pour le marché, c’est l’emploi”.

Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a d’ailleurs affirmé mercredi que le marché de l’emploi restait “très mauvais”, ce qui justifie le maintien de taux d’intérêt très bas “pendant une longue période”.

“Tant qu’il n’y a pas une amélioration de l’emploi, c’est difficile d’avoir des performances importantes au niveau des indices boursiers”, approuve Gregori Volokhine. “Beaucoup de choses ont été anticipées, il faut maintenant que ça se traduise dans l’économie réelle”, relève-t-il.

Avant les statistiques de l’emploi, les investisseurs surveilleront lundi les chiffres des dépenses et revenus des ménages, des dépenses de construction, et l’indice ISM de l’activité manufacturière.

Suivront mercredi l’ISM services, puis jeudi les chiffres de la productivité (quatrième trimestre), des commandes industrielles et promesses de ventes de logements.

Autre événement attendu, la Fed publie mercredi son livre Beige, rapport de conjoncture en préparation à sa prochaine réunion de politique monétaire.