Paris et Moscou en “négociations exclusives” pour l’achat de 4 Mistral

[01/03/2010 21:31:05] PARIS (AFP)

photo_1267476959192-4-1.jpg
ésident russe Dmitri Medvedev et son homologue Nicolas Sarkozy, le 1er mars 2010 à Paris. (Photo : Eric Feferberg)

Nicolas Sarkozy a affirmé que “la France et la Russie” avaient débuté lundi des “négociations exclusives” pour l’achat par Moscou de quatre navires de guerre français de , lors d’une conférence de presse conjointe à Paris avec le président russe Dmitri Medvedev.

“La France et la Russie entrent aujourd’hui (lundi) en négociations exclusives pour quatre BPC (bâtiments de projection et de commandement, ndlr) Mistral”, a affirmé le chef de l’Etat.

Il a précisé que le premier d’entre eux serait “construit à Saint-Nazaire”, en Loire-Atlantique, laissant entendre qu’un autre pourrait l’être également.

“Deux et deux seraient un accord raisonnable”, a affirmé le chef de l’Etat, une manière de dire que la Russie pourrait assurer de son côté la production de deux exemplaires.

M. Sarkozy a ensuite précisé que ce Mistral était “un navire de commandement porte-hélicoptère que nous fabriquerons pour les Russes sans équipement militaire”.

“Comment dire aux dirigeants russes +on a besoin de vous pour faire la paix, on a besoin de vous pour résoudre un certain nombre de crises dans le monde, notamment la crise iranienne qui est très importante, mais +on ne vous fait pas confiance, on ne travaille pas avec vous sur le Mistral BPC?”, s’est interrogé le président français, en arguant qu’il fallait “de la cohérence”.

“Est-ce qu’on peut dire le matin au président Medvedev +votez avec nous au Conseil de sécurité. Elaborons ensemble la même résolution (sur une renforcement des sanctions envers Téhéran, ndlr) et dire l’après-midi que +non non, excusez-nous, comme on ne vous fait pas confiance, on ne travaille pas ensemble et le BPC, on ne vous le livre pas!”, a-t-il insisté.

photo_1267476991817-4-1.jpg
ésident russe Dmitri Medvedev et son homologue Nicolas Sarkozy, le 1er mars 2010 à Paris. (Photo : Eric Feferberg)

Nicolas Sarkozy répondait ainsi aux réserves qui se sont manifestées aux Etats-Unis et en Europe orientale, les pays Baltes et la Géorgie craignant l’acquisition par Moscou de plusieurs navires de guerre.

Le 8 février, la France avait annoncé avoir entrepris des négociations avec Moscou sur la vente non plus d’un, mais de quatre BPC de type Mistral.

De son côté, le président Medvedev a vu dans ce partenariat autour du navire de guerre “un symbole de la confiance” mutuelle entre la France et la Russie.

“Cela permet à mon pays de disposer de matériel qui nous manque et que nous allons acquérir grâce à la coopération avec d’autres pays”, a assuré le président russe. “J’espère que ces négociations seront couronnées de succès”.

Le bâtiment de projection et de commandement de type Mistral est un navire de guerre polyvalent pouvant transporter des hélicoptères comme des chars d’assaut ou accueillir un état-major embarqué.

Il en existe deux exemplaires dans la Marine française, l’un nommé Mistral, l’autre le Tonnerre.

Ces deux bâtiments, les plus gros navires de guerre français après le porte-avions Charles de Gaulle, ont été construits en deux parties. L’arrière, la plus militarisée, est l’oeuvre de DCNS, chantier naval militaire public. L’avant a été confié aux Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, constructeurs du paquebot Queen Mary 2. Et l’ensemble a été assemblé chez DCNS à Brest.