GM triple la mise pour convaincre les Etats de l’aider à restructurer Opel

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à Bochum en Allemagne, le 9 février 2010. (Photo : Volker Hartmann)

[02/03/2010 13:54:19] FRANCFORT (AFP) Le constructeur américain General Motors a annoncé mardi tripler son effort financier pour restructurer le constructeur Opel dans l’espoir de convaincre les Etats européens de débloquer des aides, un geste diversement accueilli en Allemagne.

GM est désormais prêt à “contribuer à plus de 50% au besoin total de financement” d’Opel et de sa jumelle britannique Vauxhall, à hauteur de 1,9 milliard d’euros, sous forme de prêts à sa filiale et de transferts d’actions, a-t-il précisé.

Il a revu la part des aides publiques à la baisse, et demande désormais 1,8 milliard d’euros, contre 2,7 milliards, aux pays européens où il est implanté, sous forme de garanties de crédit.

“Il est vital pour GM de montrer notre engagement pour nos activités européennes, a déclaré dans un communiqué Ed Whitacre, le patron du groupe américain, dont le plan reste suspendu au bon vouloir des gouvernements européens.

“Nous espérons que cet engagement fort sera considéré comme une étape importante dans nos discussions en cours sur les garanties” demandée aux Européens, a déclaré pour sa part le patron d’Opel, Nick Reilly.

La décision a été froidement accueillie à Berlin. Cela “montre que GM a des moyens à sa disposition” pour la restructuration d’Opel, a jugé le ministre de l’Economie, Rainer Brüderle, ajoutant que de nombreuses questions “attendent encore une réponse”.

Il s’agit “d’un premier pas dans la bonne direction”, a toutefois jugé Dieter Posch, le ministre de l’Economie de Hesse, région de l’ouest de l’Allemagne où se trouve le siège d’Opel.

Le pays, qui doit accuser près de la moitié 8.300 suppressions d’emplois prévues dans le plan, devrait être “un contributeur significatif, s’il contribue”, a déclaré M. Reilly au Salon automobile de Genève.

Mais le gouvernement craint que des aides publiques à Opel ne partent dans les caisses de la maison-mère américaine et estime que le plan présenté n’apporte pas les garanties d’une survie du constructeur.

General Motors assure de son côté qu’il a revu à la demande des Européens le coût global de la restructuration à la hausse, à 3,715 milliards d’euros contre 3,3 milliards, pour prendre en compte les risques d’une “évolution négative” des affaires du constructeur.

L’apport supplémentaire promis mardi devrait en plus “écarter tout risque potentiel de manque de liquidités (pour Opel) pendant sa restructuration cette année”, une éventualité qui inquiétait Berlin.

Jusqu’à présent, GM refusait de mettre plus de 600 millions d’euros sur la table, rechignant à engager “l’argent du contribuable américain”, qui l’a renfloué en 2009, dans le sauvetage d’une entreprise européenne.

Le constructeur compte également sur une participation des salariés aux efforts de restructuration, mais les négociations sont au point mort depuis l’annonce de la fermeture de l’usine belge d’Anvers, considérée comme inacceptable par les syndicats.

L’engagement de General Motors “est un bon signal”, et “la balle est désormais dans le camp du gouvernement”, a déclaré à l’AFP Armin Schild, représentant du syndicat IG Metall au conseil de surveillance.

Mais “GM doit naturellement encore expliquer comme il assure le futur d’Opel”, a-t-il ajouté. Opel veut supprimer 8.300 emplois sur environ 50.000 en Europe. L’Allemagne perdra 3.911 emplois, sur 24.300.