Toyota, vedette malgré lui du salon automobile de Genève

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électrique de Toyota, le 2 mars 2010 au Salon de Genève. (Photo : Philippe Desmazes)

[02/03/2010 17:07:21] GENÈVE (AFP) Le constructeur japonais Toyota est malgré lui une des vedettes du salon de Genève, où le rappel de millions de voitures à travers le monde suscitent de nombreuses interrogations.

Sur son stand tout en sobriété, où trônent ses nouveaux modèles hybrides, se pressait mardi une foule de journalistes et de professionnels du secteur automobile, curieux de voir comment Toyota réagissait à la plus violente tempête de son histoire.

“C’est sûr, on ne peut pas éviter le sujet. On reçoit beaucoup d’interrogations”, témoigne Etienne Plas, du service de communication de Toyota Europe. “Cela nous occupe à plein temps”, dit-il, à quelques pas d’un panneau arborant les 5 étoiles reçues par Toyota par un organisme de certification de voitures.

Et sous les flashs des photographes, les premiers mots des responsables de Toyota, chargés d’animer la traditionnelle conférence de presse du salon, ont une nouvelle fois été pour rappeler les excuses présentées par le groupe japonais auprès de ses clients.

Mais, au-delà du stand Toyota, la question des rappels de voitures est sur toutes les lèvres, alors que le secteur automobile se relève à peine de la violente crise économique de ces derniers mois et s’apprête à vivre encore des mois difficiles, notamment en Europe.

Tous les concurrents du japonais, ou presque, se gardent bien de fanfaronner, se contentant parfois de garder le silence, à l’instar du japonais Suzuki ou du français PSA, alors que le patron de Renault avait été un des rares à affirmer qu’il pourrait profiter des déboires de Toyota.

Et pour cause. “Aucun constructeur automobile pourrait affirmer qu’il a réduit le risque à zéro”, a ainsi prévenu devant quelques journalistes Dieter Zetsche, le patron du groupe allemand Daimler (Mercedes-Benz). “Je suis confiant mais je ne suis pas assis là à vous dire que rien de tout cela ne pourrait arriver à Mercedes”, a-t-il insisté.

Même son de cloche chez son concurrent BMW, qui a lui aussi fait de la qualité de ses voitures haut de gamme un argument crucial pour vendre ses berlines: “nous avons aussi fait des rappels, ne vous méprenez pas, et si on constate une occurrence statistique (d’un problème, ndlr), on ferait aussi un rappel”, a rappelé son patron Norbert Reithofer.

Et même “en off”, la prudence prévaut bien souvent sur les stands des constructeurs. Beaucoup affirment qu’il y a de “plus en plus” de rappels, alors que la question de la sécurité a pris une importance cruciale depuis plusieurs années.

“On en fait constamment”, indique-t-on ainsi sur le stand d’un autre constructeur japonais.

Certains, toutefois, ne se privent pas de questionner des pratiques de Toyota, mais de manière anonyme. “Toyota avait un responsable” qui a mis en place des “tests virtuels sur ordinateur”, affirme ainsi un responsable d’un constructeur. “Tous les constructeurs font cela parce que vous pouvez réduire considérablement le coût de la période de test. (…) Mais l’ordinateur ne connaît pas tout”, a-t-il ajouté.