Les bénéfices de GDF Suez souffrent de la déprime du marché gazier

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érard Mestrallet, le 4 mars 2010 à Paris (Photo : Mehdi Fedouach)

[04/03/2010 16:07:33] PARIS (AFP) Le géant de l’énergie GDF Suez a pâti en 2009 du contexte extrêmement déprimé sur le marché gazier mondial, qui a fait chuter ses bénéfices, mais le groupe né de la fusion de Gaz de France et Suez espère profiter cette année de la hausse des tarifs du gaz naturel dans l’Hexagone.

L’année 2009 “a été marquée par une crise de très grande ampleur”, a souligné le PDG, Gérard Mestrallet, ajoutant que son groupe avait dû affronter une “forte baisse de l?activité gazière internationale” dans un contexte de récession économique et de baisse des prix de l’énergie.

De plus, en raison de la morosité économique, la consommation de gaz des clients de GDF Suez a chuté de 14% au Royaume-Uni, 15% en Europe de l’Est et 2% en France.

La consommation d’électricité a, quant à elle, reculé de 8% en Belgique, où GDF Suez est le premier fournisseur via sa filiale Electrabel, et de 2% en France où il revendique 920.000 clients.

Pour soutenir ses profits, le groupe compte notamment sur l’application de nouvelles règles de fixation des tarifs réglementés en France, qui exclut désormais toute intervention du gouvernement.

En raison de tarifs qu’il estime trop bas, le groupe affirme avoir subi un manque à gagner de 1,8 milliard d’euros depuis 2004.

Avec ces nouvelles règles, les tarifs du gaz, qui s’appliquent à 90% des consommateurs français, pourraient augmenter de 9% au 1er avril, selon Le Figaro. Un ordre de grandeur confirmé à l’AFP par une source proche du dossier.

Interrogé sur la question, M. Mestrallet a refusé de répondre: “nous ne dirons rien avant le 1er avril, même sous la torture”.

Parallèlement, l’ancien monopole public doit affronter un contexte particulièrement défavorable en terme de prix.

La baisse de la consommation de gaz est en effet intervenue au moment où de nouvelles capacités de production entraient en service: terminal gazier au Quatar, gisements de gaz non conventionnels aux Etats-Unis.

Cette conjonction d’événements a entraîné une surproduction sur le marché mondial du gaz, qui a fait chuter les prix sur les marchés de gros (-51% sur la Bourse du gaz britannique).

Or, GDF Suez n’a pas pu profiter de cette baisse des prix car le groupe s’approvisionne en majeure partie via des contrats à long terme auprès des pays producteurs (Norvège, Russie, Algérie, etc.). Il doit ainsi acheter des volumes fixes de gaz à un prix indexé sur les cours du baril de brut, qui ont eux nettement remonté ces derniers mois.

La conséquence de cette situation “a été un changement de comportement de nos clients qui sont en partie allés à la concurrence parce qu’on leur fournissait de meilleurs prix” ailleurs, a expliqué Jean-François Cirelli, vice-président du groupe.

Le groupe n’envisage pas une amélioration à court terme. “Nous ne constatons pas chez nos clients industriels de vif rebond en ce début d’année et il serait hasardeux de compter sur un rebond dans les prochains mois”, a reconnu M. Mestrallet.