Casino attaque le monopole de Nespresso sur ses dosettes de café

photo_1267805020395-1-1.jpg
à Toulouse, le 22 décembre 1999 (Photo : Jean-Pierre Muller)

[05/03/2010 16:06:24] PARIS (AFP) Le groupe de distribution Casino va proposer en mai des dosettes pour les machines à café Nespresso, environ 20% moins chères que celles de la marque, via un fournisseur qui dit avoir trouvé le moyen de casser le monopole de Nestlé sur un marché très porteur.

“Le groupe Casino va commercialiser, vers le mois de mai, des dosettes compatibles avec les machines Nespresso environ 20% moins cher”, a indiqué à l’AFP une porte-parole du groupe.

Casino souligne que ces dosettes seront disponibles dans ses 7.500 magasins ainsi que dans les Monoprix et Leader Price alors que les dosettes Nespresso sont vendues dans une vingtaine de magasins en France et sur internet.

Ces dosettes seront produites en France, dans une usine de café à Chambéry, par une société basée en Suisse, Ethical Coffee Compagny (ECC), a affirmé à l’AFP son fondateur, Jean-Paul Gaillard, qui n’est autre que l’ancien patron de Nespresso (de 1988 à 1997), confirmant une information de l’Agefi.

L’usine qui emploie 35 personnes, devrait atteindre, selon lui, 500 salariés d’ici trois à cinq ans.

ECC prévoit “de produire 450 millions de dosettes en 2010 et près de 2 milliards en 2011”, a ajouté M. Gaillard, ajoutant avoir un carnet de commande de “deux milliards de dosettes”, sur un marché mondial estimé entre 6 et 7 milliards de dosettes Nespresso.

Certains clients potentiels en Autriche, Allemagne ou encore en Espagne se se sont déjà fait connaître.

Nestlé, avec sa machine Nespresso est leader sur le marché des machines à café en France. Elle est la seule à avoir protégé par quelque 1.700 brevets ses dosettes vendues 0,35 euro pièce en moyenne.

Peine perdue, selon M. Gaillard: “j’ai vu une faille dans les nouveaux brevets Nespresso” et “nos brevets sont totalement hors du champs des leurs”, donc inattaquables sur le plan juridique, assure-t-il.

Selon lui, ses dosettes, à base d’amidon, seront moins chères, à qualité au moins égale, et en plus “biodégradables en six mois” selon les normes européennes.

En face, Nestlé et sa marque Nespresso se disent sereins, soulignant jouer sur l’image, incarnée à grand renfort de publicité par l’acteur américain George Clooney – son célèbre “what else” – et la qualité d’un café “de luxe”.

“Nous attendons de voir le produit”, dit le directeur général de Nespresso France Arnaud Deschamps, confirmant que les dosettes étaient toujours protégées par des brevets jusqu’à fin 2012.

“Mais ce ne sont pas les brevets qui nous protègent le plus, c’est la qualité de nos produits. Il n’y a que 1% de la production mondiale de café qui correspond à la fois à nos critères de qualité et de saveur”, assure-t-il.

En réponse aux critiques formulées contre l’emballage de la dosette en aluminium, M. Deschamps répond qu’elles sont “recyclables à 100%”, s’interrogeant sur “le bilan carbone” des dosettes concurrentes.

M. Deschamps souligne que Nespresso “bénéficie de 25 ans d’expérience qui lui ont permis d’être le leader sur ce marché très porteur des machines expresso en France”.

La marque a réalisé en 2009 un chiffre d’affaires mondial de 2,8 milliards de francs suisse (1,8 milliard d’euros), dont près d’un quart en France, et revendique plus de 7 millions de clients dans le monde.