[05/03/2010 18:57:08] PARIS (AFP)
écembre 2009 dans le ciel de Séville (Photo : Bertrand Guay) |
Après des mois de tractations, les pays clients de l’avion de transport militaire européen et EADS sont parvenus vendredi à un accord formel pour financer ce projet très coûteux, selon lequel les Etats paieront 3,5 milliards d’euros supplémentaires au groupe européen.
“Les pays clients de l’A400M et EADS sont parvenus à un accord de principe pour amender le contrat initial dans les semaines à venir”, déclare EADS, maison mère du constructeur Airbus, dans un communiqué publié à l’issue d’une ultime réunion de négociations qui se déroulait vendredi à Berlin.
Le programme A400M avait été lancé en 2003 par sept pays membres de l’Otan (Allemagne, France, Espagne, Grande-Bretagne, Belgique, Luxembourg et Turquie) qui avaient alors commandé 180 appareils pour 20 milliards d’euros.
Cet appareil, dont le premier vol d’essai a eu lieu le 11 décembre à Séville (Espagne) où l’usine d’assemblage final est implantée, doit permettre aux armées de l’air européennes de renouveler leurs flottes d’avions de transport souvent vieillissantes.
Il s’agit d’un avion polyvalent, capable non seulement d’assurer le transport de troupes, de parachutistes et de matériel sur de longues distances et à grande vitesse, mais encore d’atterrir sur des terrains sommaires.
“En vertu de cet accord de principe, les clients nationaux ont convenu de revoir à la hausse de 2 milliards d?euros le prix initial du contrat (…); de fournir un montant complémentaire de 1,5 milliard d?euros en échange d?une participation aux futures ventes à l?exportation (aides à l?export)”, explique EADS.
Peu auparavant, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, avait annoncé la conclusion de cet accord qui met un terme à des mois de discussions difficiles entre le constructeur et ses clients qui, jusqu’alors, refusaient de payer davantage ce programme.
Dans l’impasse, EADS avait envisagé en janvier d’abandonner purement et simplement ce programme, estimant alors qu’il menaçait la pérennité du groupe. Il avait finalement repris les réunions de négociations.
Selon les termes de l’accord dévoilés vendredi, les pays renoncent en outre à réclamer “toutes indemnités forfaitaires au titre des retards en cours” et acceptent d’accélérer le versement des acomptes de prélivraison au cours de la période 2010-2014.
De son côté, le groupe provisionne, pour perte du programme, une somme de 1,8 milliard d’euros avant impôts pour 2009 après avoir déjà provisionné 2,4 milliards dans le passé. Ceci fera passer ses comptes dans le rouge pour l’an dernier, a-t-il prévenu, à cinq jours de la publication officielle de ses résultats.
Le règlement du problème A400M est un soulagement pour EADS, d’autant plus que sa filiale, Airbus, est confrontée à la problématique montée en cadence du très gros porteur A380. Le constructeur doit également lancer sans retard son futur long-courrier A350 XWB et remotoriser son moyen-courrier à succès, l’A320.
La France sera le premier pays à recevoir cet avion en 2012, a indiqué EADS.
“L?A400M est le plus ambitieux programme d?acquisition militaire en Europe. Il constitue un élément fondateur de la base technologique européenne et donne une impulsion décisive à la politique de défense et de sécurité européenne”, a commenté le ministère de la défense français dans un communiqué.
Principal client de ce programme avec 60 avions commandés, l’Allemagne, qui avait manifesté le plus d’opposition à mettre la main au pot, a indiqué vendredi qu’elle recevrait son premier exemplaire en 2014.