Le président Ben Ali a annoncé, à l’occasion de la Journée nationale de la
culture, une stratégie ambitieuse visant à hisser la culture dans notre pays à
des paliers supérieurs et à en faire un secteur générateur d’emplois et de
nouvelles richesses. En voici les principaux points.
Dans un premier temps, le chef de l’Etat a tenu à mettre en exergue l’enjeu de
la culture. «De nos jours, a-t-il dit, le rayonnement culturel est tributaire de
l’existence d’une industrie culturelle prospère, qui soit compétitive et apte à
s’imposer en dehors des frontières nationales. C’est ce qui nous impose de miser
sur la production culturelle de qualité, tout en œuvrant à mettre en place une
industrie culturelle évoluée, avec le concours de toutes les parties
concernées».
Au niveau de l’engagement politique, le chef de l’Etat a déclaré que «l’exercice
d’une activité culturelle, la production dans ce domaine, le fait d’en tirer
profit et le plaisir qu’en retire le public, constituent l’un des droits
fondamentaux de l’être humain; un droit qui doit être accessible à toutes les
Tunisiennes et à tous les Tunisiens».
Au niveau du financement, le chef de l’Etat a annoncé que l’objectif est de
porter les crédits alloués par le budget au secteur à 1,5% du PIB d’ici l’an
2014.
A ce propos, le président de la République a indiqué que «les mutations
mondiales accélérées auront imposé l’entrée pleine et entière de la culture dans
le circuit économique et sa corrélation étroite avec les règles du marché.
Aujourd’hui, les types de financement conventionnels qui s’appuient sur le seul
effort de l’Etat ne sont plus en mesure de répondre à toutes les aspirations ni
à toutes les ambitions. Aussi avons-nous inclus, récemment, dans le Code
d’incitations aux investissements, un grand nombre d’avantages consentis au
profit des projets culturels».
Mieux, le chef de l’Etat a ordonné «l’élaboration d’une étude stratégique sur la
diversification des modes de financement de la culture et la multiplication de
leurs sources et instruments, outre l’incitation accrue des banques, des
entreprises économiques et des hommes d’affaires et autres détenteurs de
capitaux, à jouer un rôle actif dans le financement des projets culturels, y
compris la production, la fabrication, la distribution et la commercialisation».
Au plan des filières, le chef de l’Etat s’est prononcé pour le développement de
l’industrie du livre : «Nous recommandons d’accélérer la mise à niveau de
l’industrie du livre, afin de l’adapter aux progrès de la technologie moderne
dans les domaines de l’impression numérique, de la diffusion électronique ainsi
que de la documentation multimédia, et de faire ressortir notre aptitude à
l’innovation et au développement dans ce domaine vital», a-t-il-dit.
Les sites archéologiques et les musées seront mieux entretenus en vertu de la
nouvelle stratégie : «Nous appelons, a-t-il déclaré, à mettre au point, sans
tarder, un plan national de mise à niveau et d’entretien des musées et des sites
archéologiques, de préservation de leurs contenus, de garantie de leur
protection contre le pillage, le vol et la contrebande, et à la révision du
“Code du Patrimoine”, avec actualisation de ses textes pour qu’ils soient en
mesure de servir cette orientation».
Les manuscrits ne seront pas occultés. Un intérêt particulier leur sera porté.
Le chef de l’Etat a invité «le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du
Patrimoine à accorder, à notre patrimoine national de manuscrits, toute
l’attention et toute la protection qu’il mérite; et cela en prenant soin de le
rassembler, l’archiver, l’inventorier, le restaurer et en assurer le traitement
dans le laboratoire de la Bibliothèque Nationale et l’y déposer, afin que nous
préservions ce précieux patrimoine national contre toute dispersion, usure ou
déperdition. Il nous faut, également, faciliter aux chercheurs l’accès à ce
patrimoine, et entreprendre l’édition critique des ouvrages dans la mesure du
possible, s’agissant d’une partie intégrante de notre histoire nationale et de
notre identité culturelle».
Une attention particulière sera accordée au 7èm art. Le président de la
République a décidé de «faire de 2010, l’année du cinéma, de telle sorte que
cette période soit mise à profit pour explorer les voies et moyens susceptibles
d’assurer la promotion de ce secteur, aux plans de la création, du financement,
de la production et de la distribution. Nous appelons, également, à développer
le partenariat avec les investisseurs privés en vue de créer une nouvelle
génération de complexes cinématographiques pluridisciplinaires dotés de
plusieurs salles intégrées dans des centres commerciaux et touristiques offrant
à leurs visiteurs le plus grand nombre possible de prestations culturelles et
récréatives».
S’agissant du domaine de la musique, le président Ben Ali a ordonné de
reconvertir le “Festival de la musique tunisienne” en “Journées musicales de
Carthage”, qui seront organisées tous les deux ans, à l’instar des “Journées
cinématographiques de Carthage”, et des “Journées théâtrales de Carthage”, en
leur donnant des caractéristiques plus évoluées, dans la forme comme dans le
contenu, de manière à refléter les divers genres et tendances de la musique
tunisienne, qu’elle soit traditionnelle ou moderne, avec l’authenticité et
l’esprit novateur dont elle est porteuse».