Des billets de 100 yuan (Photo : Frederic Brown) |
[06/03/2010 13:42:04] PEKIN (AFP) Le gouverneur de la Banque centrale de Chine, Zhou Xiaochuan, s’est élevé samedi contre la politisation de la question du taux de change du yuan, la monnaie chinoise, rappelant que la priorité était sa stabilité dans le contexte économique actuel, toujours plein “d’incertitudes”.
“Parfois, la question du taux de change est politisée. Nous nous y opposons”, a déclaré Zhou Xiaochuan samedi lors d’une conférence de presse en marge de la réunion annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP, Parlement).
Soulignant que la question était “complexe” le gouverneur a répété la position invariable des autorités chinoises: “nous devons continuer à améliorer le mécanisme de formation du taux de change, pour que le renminbi (autre nom du yuan) reste fondamentalement stable, à un niveau raisonnable et équilibré”.
M. Zhou a relevé que “la réponse chinoise à la crise financière internationale avait contribué à la reprise économique mondiale”.
Mais il a averti que les mesures exceptionnelles mises en place pour faire face à la crise devraient “tôt ou tard” être abandonnées, avec des risques.
“Malgré les signes actuels de reprise, l’impact de la crise est toujours profond. Les fondations de la reprise ne sont pas consolidées, il y a encore beaucoup d’incertitudes”.
“Nous devons faire très attention au moment choisi pour sortir des politiques exceptionnelles. Et cela inclut la politique de taux de change du renminbi”, a-t-il dit.
Par ailleurs, Zhou a souligné que les autorités chinoises devaient “surveiller étroitement la tendance du dollar”.
“Sa force ou sa faiblesse, la politique monétaire de la Fed, la dette américaine, cela a beaucoup d’impact sur la situation économique mondiale et celle de la Chine”.
La Chine subit d’importantes pressions pour réévaluer le renminbi qui est, de facto, réarrimé au dollar depuis l’été 2008, alors que son taux de change est censé être calculé selon un panier de devises et fluctuer quotidiennement dans une fourchette délimitée.
Elle ne veut cependant pas entraver le redémarrage des exportations — un pilier essentiel de l’économie — par une appréciation trop tôt et trop forte de sa monnaie.