Lorsqu’on est un professionnel, c’est l’efficacité qui dicte nos choix et pour
Milko Pamouktchiev, président directeur général de «Correct Leasing 2000», une
entreprise bulgare spécialisée dans la promotion de produits technologiques et
de solutions d’ingénierie, l’Afrique représente un morceau de choix tant pour ce
qui est de son potentiel de croissance mais aussi pour ce qui est des
opportunités que peuvent offrir des secteurs industriels en évolution constante
et demandeurs en expertise et en savoir-faire. Milko Pamouktchiev, qui a déjà
l’expérience de l’Afrique noire à travers le Congo, s’attaque maintenant au
Maghreb à travers la Tunisie. C’est Gafsa, région minière par excellence qui
recueille tout son intérêt. Dans l’entretien ci-après, le PDG de Correct Leasing
2000 nous parle de son intérêt pour la Tunisie et des projets qu’il compte y
entreprendre.
Webmanagercenter : Quel intérêt représente pour vous le marché tunisien?
Milko Pamouktchiev: Le marché tunisien nous intéresse à différents niveaux,
d’autant plus que les interventions que nous y envisageons sont
plurisectorielles. Tout d’abord dans les activités minières, j’espère pouvoir
apporter notre expertise technique étant donné que la Bulgarie a beaucoup de
traditions dans le secteur. Il s’agit de produits telles les nouvelles
technologies, la protection de l’environnement et la gestion des travaux miniers
–notamment grâce au système de gestion et contrôle de l’activité minière SkyLinks. Nous nous intéressons également au secteur de la construction
d’infrastructures hydrauliques –par exemple les tunnels, les ponts, les
barrages, le dragage des ports, etc.
La Bulgarie a fait de grands progrès dans le domaine des NTIC, qui est à présent
assez développé vu l’achèvement du projet du e-gouvernement bulgare. Nous sommes
également intéressés par la promotion de produits cosmétiques et pharmaceutiques
sur le territoire tunisien.
Quels sont les projets que vous avez identifiés et avec quels partenaires?
Le projet que nous avons identifié à ce jour et sur lequel nous planchons, c’est
un partenariat avec la Compagnie des Phosphates de Gafsa qui a invité des
experts bulgares à se rendre sur place. Nous sommes également en pourparlers
avec une compagnie de promotion de produits pharmaceutiques qui veut introduire
des produits bulgares sur le marché tunisien.
Quelles sont les personnalités que vous avez rencontrées lors de votre dernier
passage à Tunis à l’occasion des Journées de l’entreprise en décembre dernier?
A l’occasion de la 24ème édition des Journées de l’entreprise, tenue au mois de
décembre à Tunis, j’ai pu rencontrer et parler personnellement avec plusieurs
personnalités représentant les secteurs public et privé maghrébins. J’ai eu une
rencontre personnelle avec le Premier ministre tunisien, M. Mohamed Ghannouchi,
qui m’a chargé de transmettre ses salutations les plus distinguées à son
collègue bulgare. J’ai aussi rencontré les ministres du Développement et de la
Coopération internationale, des Finances, du Commerce et de l’Artisanat, de
l’Emploi, le secrétaire général du Développement et la modernisation de
l’Administration publique, etc. Je suis entré en contact comme je l’ai déjà
évoqué avec le président de l’IACE, le président de l’UTICA M. Hédi Djilani, le
président du Conseil d’Affaires tuniso-marocain, le directeur du projet du
e-gouvernement tunisien et le PDG du Télécom Tunisie.
Parmi les représentants de l’Algérie, j’ai pu rencontrer et parler avec les
personnes suivantes : M. Réda Hamiani, président du Forum des Chefs d’Entreprise
algériens, le vice-président de la Confédération générale des entreprises
algériennes, les présidents des clubs Blida et Mitidja, la présidente Fondatrice
du Forum des femmes entrepreneurs en Algérie.
J’ai aussi rencontré le président de la Chambre de Commerce marocaine, le
président de l’Association des femmes entrepreneurs marocaine.
Pensez-vous que la Tunisie pourrait être votre porte d’entrée vers le Maghreb et
ensuite vers l’Afrique?
Nous ne considérons pas la Tunisie comme une porte d’entrée vers le Maghreb et
Afrique, mais comme une prolongation logique de nos activités sur le contient
africain où nous sommes présents depuis quelques années déjà. J’espère que nous
pourrons créer de véritables partenariats avec des opérateurs économiques
tunisiens, ce qui est notre objectif primordial.
Qu’est-ce qui vous a attiré ? Serait-ce le cadre juridique? Le climat
d’affaires? Les incitations fiscales?
Oui, en effet, la Tunisie est vraiment assez bien connue en Europe par sa bonne
image, surtout pour ce qui est du climat des affaires. Comme je suis l’évolution
du pays depuis 1987 (à cette époque j’étais admis à l’université de La Manouba
pour y suivre mes études supérieures), je peux conclure que c’est un résultat de
la politique si bien menée par Le président de la République de la Tunisie. Pour
l’instant, nous ne connaissons pas encore le cadre juridique ou fiscal du pays,
nous nous attendons à ce qu’il ne soit pas trop différent de celui de tout pays
démocratique. Ici, en Bulgarie, la Tunisie est connue surtout par sa belle
nature et son climat doux, c’est pourquoi le secteur du tourisme est le plus
développé entre nos pays.
Vous avez choisi la région de Gafsa, est-ce parce que c’est une zone de
développement prioritaire ou parce qu’elle colle plus à votre champ d’activité?
Non, en effet j’ignorais que la zone de Gafsa est une zone de développement
prioritaire, je l’ai choisie car elle colle parfaitement à notre champ d’action.
Le secteur minier est vraiment celui où nous excellons et dans lequel nous
possédons une expertise ce qui nous permettre de répondre d’une manière
satisfaisante à toute demande. Et si c’est une zone de développement prioritaire
pour l’Etat tunisien, donc nos centres d’intérêts coïncident, et j’espère
pouvoir beaucoup contribuer dans le développement et la modernisation de Gafsa.
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Bio express
Milko Pamouktchiev… De La Manouba à Gafsa
Milko Anguelov Pamouktchiev (en bulgare Милко Ангелов Памукчиев) est né à Sofia,
Bulgarie. Il est aujourd’hui une figure internationale du monde des affaires.
Normal, il a couru le monde depuis son plus jeune âge.
Grâce au séjour de ses parents au Zaïre (actuelle République démocratique du
Congo), il a pu apprendre la langue française en poursuivant ses études dans une
école belge.
En 1987, Milko, dont la mère est enseignante, s’installe avec elle en Tunisie,
ce qui lui permet de poursuivre ses études à La Manouba.
Quelques années après, le Mur de Berlin n’est plus, alors il rentre dans sons
pays et monte une entreprise d’activités immoblières, la Pamimpex SARL. Ses
affaires se développent en vendant de nouveaux immeubles et en moins de cinq
ans, Milko Pamouktchiev gagne son premier million de dollars. Une autre
entreprise, celle-ci financière, suit rapidement la première, en l’occurrence la
Correct Leasing -2000. Il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour s’attaquer
au secteur minier. Il avait travaillé à l’Institut bulgare Napolos de
technologies solaires. Auparavant, il avait poursuivi des études dans un collège
technique énergétique qui lui donna une bonne connaissance de base et le goût
des nouvelles technologies.
Son intérêt pour le secteur minier remonte à 2007, et donc aujourd’hui à celui
de Gafsa. Il a toujours cru en la nécessité pour les sociétés minières de
réduire leurs coûts de production par une optimisation à prix raisonnable et il
parcourt le monde pour en convaincre les producteurs.