Total : les raffineurs de Dunkerque envisagent une nouvelle grève nationale

[09/03/2010 12:00:43] DUNKERQUE (AFP)

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és de Total le 9 mars 2010 à Fort Mardyck (Photo : Philippe Huguen)

Les salariés de la raffinerie des Flandres à Dunkerque (Nord), dont Total a confirmé lundi l’abandon de l’activité de raffinage, envisagent de lancer un nouvel appel à la solidarité des autres raffineries du groupe en France, ont indiqué mardi les syndicats.

La reconduite de la grève commencée le 12 janvier à la raffinerie dunkerquoise a été votée mardi à main levée et à l’unanimité sur le site. Une intersyndicale Sud-CGT-FO pourrait entériner jeudi un appel aux cinq autres raffineries de Total en France à cesser de nouveau le travail.

“Je dis à leurs salariés: +Vous avez vu ce qu’ils (la direction du groupe) ont fait, réveillez-vous et aidez-nous+”, a déclaré Philippe Wullens, délégué Sud, majoritaire sur le site, en présence d’une cinquantaine de salariés réunis devant la raffinerie. “On veut travailler, on ne veut pas végéter. Pour cela, on va faire de nouvelles actions qui seront plus dures encore pour eux”, a-t-il affirmé, après avoir fait voter la reconduite de la grève commencée le 12 janvier à la raffinerie dunkerquoise.

La raffinerie de Dunkerque (380 salariés et environ 400 sous-traitants) est à l’arrêt depuis septembre. L’incertitude qui plane depuis des mois sur son sort a déclenché un mouvement de grève chez les salariés de la branche raffinage de Total entre le 17 et le 23 février, provoquant un début de pénurie de carburant.

A l’exception de la raffinerie des Flandres, pour laquelle Total ne voulait prendre aucun engagement de pérennité, tous les sites avaient suspendu leur mouvement après avoir reçu des garanties sur le maintien de leur activité au cours des cinq prochaines années.

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à la raffinerie Total de Flandres à Mardyck. près de Dunkerque (Photo : Philippe Huguen)

Les raffineurs dunkerquois semblaient toutefois se faire peu d’illusions sur les chances de faire repartir le mouvement à l’échelle nationale.

“Je ne veux pas revenir sur les décisions qui ont été prises à l’époque, ni sur les divisions syndicales, mais il fallait continuer, il ne fallait pas suspendre le mouvement. Retrouver la même dynamique, c’est sûr, ça va être difficile”, a reconnu Philippe Wullens.

Total a confirmé lundi en comité d’entreprise extraordinaire l’arrêt définitif du raffinage à Dunkerque et annoncé en compensation la création d’un centre d’assistance technique, d’une école de formation au raffinage et la participation à la construction par EDF d’un terminal méthanier à Dunkerque.

“Un projet de merde, un torchon”, a estimé mardi Marc Pigeon (CGT).