Téléchargement illégal : Hadopi aurait un effet négatif sur le marché légal

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Un graveur de CD-ROM (Photo : Joël Saget)

[09/03/2010 11:52:35] RENNES (AFP) Le nombre de pirates sur internet aurait augmenté de 3% en France depuis l’adoption de la loi contre le téléchargement illégal, Hadopi, qui pourrait aussi avoir comme effet pervers de priver le marché légal d’une partie de ses consommateurs, selon une étude citée par Les Echos mardi.

“Le nombre de pirates aurait augmenté de 3% entre septembre et décembre, soit trois mois après l’adoption de la loi Hadopi II”, à l’automne 2009, rapporte le quotidien économique, citant une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Rennes 1.

Selon cette étude, la première du genre, “à peine 15% des internautes qui utilisaient les réseaux +peer to peer+ avant l’adoption de la loi Hadopi ont définitivement cessé de le faire”.

Les réseaux +peer to peer+ permettent de partager directement des fichiers, notamment de la musique ou des vidéos, de +pair à pair+ entre internautes.

Selon Les Echos, “le téléchargement illégal utilise d’autres voies, comme le téléchargement direct, via des sites d’hébergement (…) ou le visionnage (sans téléchargement, du type +streaming+). Des pratiques qui ne peuvent pas être détectées en l’état par Hadopi, alors même que les sites de +streaming+ sont devenus plus populaires que les réseaux +peer to peer+”.

“Au total, plus de 3 millions d’internautes passeraient donc au travers des mailles d’Hadopi. La loi ne ciblerait, elle, +que+ 2,7 millions de Français”, selon le quotidien.

Effet pervers de la loi, “les +pirates numériques+ se révèlent être, dans la moitié des cas, également des acheteurs numériques (achat de musique ou de vidéo sur internet). Couper la connexion internet des utilisateurs du réseau +peer to peer+ pourrait potentiellement réduire la taille du marché des contenus culturels numériques de 27%. Une extension de la loi Hadopi à toutes les formes de piratage numérique exclurait du marché potentiellement la moitié des acheteurs de contenus culturels numériques”, estime cette étude.

“L’étude, soulignent Les Echos, pourrait contribuer à tempérer les attentes des ayants droit quant à la loi Hadopi”.

Relevant que, lors du dernier Marché international de la musique et de l’édition musicale (Midem), “l’industrie musicale se félicitait de l’augmentation des ventes sur internet”, espérant y voir “un premier effet de la loi Hadopi”.

étude citée par Les Echos