Téléphonie mobile : de nombreux prétendants, peu de gagnants

photo_1268147889514-1-1.jpg
éléphone portable, le 15 septembre 2006 place de la Concorde à Paris. (Photo : Fred Dufour)

[09/03/2010 15:24:33] PARIS (AFP) Des banques, des chaînes de télévision, des groupes de distribution, et maintenant La Poste: le juteux marché français de la téléphonie mobile attire les convoitises, mais bien peu tirent leur épingle du jeu face aux géants Orange (France Télécom), SFR et Bouygues Telecom.

Depuis 2004, une dizaine d’opérateurs mobiles virtuels (MVNO) sont ainsi apparus, ainsi que des licences de marques, simples accords commerciaux entre un opérateur et une entreprise pour lancer une offre sous le nom de cette dernière.

Les MVNO, qui achètent des minutes en gros à un opérateur télécom propriétaire du réseau — SFR, Orange ou Bouygues Telecom — avant de les revendre sous leur propre marque, ne comptaient fin 2009 que 3,5 millions de clients, soit 5,93% du parc (contre 25% en Allemagne et 15% au Royaume-Uni et aux Pays-Bas).

Leurs profils sont très variés: on trouve des médias (M6, NRJ…), une banque (Crédit Mutuel-CIC), des groupes de distribution (Carrefour, Auchan, Leclerc…), des spécialistes télécoms (Coriolis, Altitude, Numericable…) mais aussi des sociétés comme Universal Music ou la Fnac.

photo_1268148064653-1-1.jpg
éléphonie mobile affichant les logos des trois réseaux de téléphonie mobile en France, le 25 août 2005 (Photo : Damien Meyer)

Seul Virgin Mobile, avec 1,7 million de clients depuis qu’il a racheté Tele2 Mobile, semble surnager.

Plusieurs ont déjà lâché l’affaire, comme TF1, qui a arrêté son offre début 2007, moins d’un an après son lancement.

De même, certains MVNO en difficultés ont été rachetés par leur opérateur hôte, notamment Ten par Orange et Debitel par SFR.

D’autres ont dû revoir leurs ambitions à la baisse, comme Auchan, qui voulait devenir numéro un des MVNO à son lancement en 2006 mais ne comptait deux ans plus tard que 200.000 clients actifs.

Le marché français souffre en effet d’un manque de concurrence, régulièrement dénoncé par les associations de consommateurs et le régulateur du secteur, l’Arcep.

“Les MVNO (…) n’ont obtenu que des conditions d’hébergement peu favorables au développement de leur activité”, notait mi-2008 l’Autorité de la concurrence dans un rapport, évoquant des “conditions contractuelles particulièrement contraignantes”.

Les conditions d’accueil des MVNO étaient d’ailleurs l’un des critères principaux lors de l’attribution fin 2009 de la quatrième licence de téléphonie mobile à Free. Elles seront aussi au coeur de l’appel à candidatures pour les derniers lots de fréquences mobiles, ouvert jusqu’au 11 mai.